L'ECFM à Canteleu (Seine-Maritime) accueille le prestigieux trio international Les violons barbares, mardi 11 décembre 2018. Le Français Fabien Guyot, percussionniste du trio, nous parle de cette musique hors-norme et de ces créations inspirées qui ont fait le succès du groupe.
Comment s'est formé cet improbable trio ?
"C'est à la frontière de la France et de l'Allemagne que tout a commencé grâce au Bulgare Dimitar Gougov. Arrivé à Strasbourg il y a 20 ans, il s'est rapidement fait connaître en jouant de sa gadulka, violon traditionnel. Ensemble nous avons monté un groupe dans le cadre du collectif La sauce piquante. Puis Dimitar a rencontré dans le cadre d'un festival musical, inspiré par la route de la soie, le joueur de Morin Khoor, le Mongol Dandarvaanchig Enkhjargal. Après avoir joué à deux, Dimitar a eu l'idée de confronter nos trois univers et aujourd'hui le groupe fête ses 10 ans."
Qu'est-ce que chacun apporte au groupe ?
"À l'origine, nous nous produisions dans des lieux intimistes en particulier en Alsace. Après seulement trois ou quatre répétitions en commun, nous avions entamé une série de concerts en puisant dans le répertoire de chacun. Dimitar apportait des pièces bulgares, Dandarvaanchig des morceaux traditionnels mongols et j'établissais un lien entre ces deux univers. Puis nous avons eu l'idée de reprendre du Jimi Hendrix et enfin de créer notre propre répertoire. Nous avons échangé jusqu'à trouver un style qui nous est commun et qui est tout à fait singulier : une association de riffs et de chants bulgare."
Comment le style a évolué ?
"Quand nous avons commencé à collaborer, nous produisions un son très acoustique que l'on pouvait assimiler au genre 'musique du monde' mais dès notre premier album nous avons commencé à chanter à trois voix et à explorer cette potentialité. Aujourd'hui notre son est plus énergisant, plus rock et la polyphonie joue un rôle majeur. Dimitar nous a beaucoup orientés dans ce sens dans la mesure où il dirige, par ailleurs, des chœurs bulgares. En avril 2018, Wolf's cry, notre dernier album, est sorti. Sur cet album on chante essentiellement en mongol et en bulgare. Ce sont des chants très gutturaux et infra-graves inspirés par la tradition mongole qui sollicitent énormément les cordes vocales et qui nécessitent une technique très pointue."
Quel est votre instrumentarium en tant que percussionniste ?
"J'utilise une vaste gamme de percussions inspirées par diverses traditions : des instruments du Maghreb ou du Moyen-Orient comme le bendir et la darbuka mais aussi des instruments qui proviennent d'Extrême-Orient comme les gongs. Je détourne aussi certains instruments européens comme la grosse caisse dont je ne joue pas avec une pédale mais avec une baguette et j'aime aussi inclure des objets sonores récupérés comme des couvercles de casseroles ou des boîtes métalliques contenant des objets pour marquer la pulsation. Mais j'utilise aussi quelques éléments de batteries plus conventionnels en fonction de nos recherches sonores."
Mardi 11 décembre 2018 à 20h30 à l'ECFM de Canteleu. De 9,10€ à 13,20€. Tél. 02 35 36 95 80
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