Le Premier ministre Edouard Philippe va annoncer des "mesures" et programme un débat à l'Assemblée nationale mercredi et au Sénat jeudi, a indiqué lundi matin Matignon, où se succèdent en consultation les chefs des principaux partis politiques.
L'Arc de Triomphe tagué et saccagé, des grilles du jardin des Tuileries arrachées, des véhicules incendiés, des magasins pillés... Les violences du weekend à Paris ont donné lieu au chiffre record de 363 gardes-à-vue, dont 32 pour des mineurs, selon un nouveau bilan du parquet de Paris. Parmi eux, 139 suspects majeurs ont été présentés à ce stade à la justice tandis que 111 ont vu leur garde à vue prolongée.
Une nouveauté lundi : plus d'une centaine de lycées étaient bloqués, partiellement ou totalement, par un mouvement de protestation contre les réformes dans l'Education, qui s'est inscrit parfois en soutien aux "gilets jaunes".
L'extrême tension qui parcourt la France, après trois samedis émaillés de scènes d'émeutes et des blocages quotidiens un peu partout sur le territoire, se reflète dans les menaces de mort reçues par un collectif de "gilets jaunes" invités à prendre la suite des politiques à Matignon mardi.
Jacline Mouraud, qui était à l'origine d'une vidéo virale sur la "traque aux automobilistes", fait partie de ces "gilets jaunes libres" ayant appelé dimanche à une "sortie de crise". Les personnes qui font des menaces de mort "ne veulent pas de résolution du conflit", a-t-elle affirmé à l'AFP.
"72 heures" pour bouger
La contestation est née du refus de la hausse de la fiscalité sur les carburants pour financer la transition écologique. Elle est exacerbée par la question du pouvoir d'achat, sur fond de mépris ressenti par des pans entiers d'habitants des zones rurales et périurbaines. Elle s'appuie, selon les sondages, sur le soutien de 70 à 80% de l'opinion.
Pour Mme Mouraud, la résolution du conflit passerait par un moratoire sur les taxes sur le carburant, une annulation de l'alourdissement du contrôle technique automobile et un rétablissement de l'impôt sur la fortune.
Le député des Républicains (LR) Guillaume Larrivé a estimé lundi que l'exécutif avait "72 heures" pour tenter de reprendre en main une situation de plus en plus incontrôlable : "Si le gouvernement et le président de la République s'entêtent à ne rien bouger sur rien, alors nous allons vers de très graves désordres", a-t-il averti.
La plupart des responsables de l'opposition demandent un moratoire sur la hausse prévue du prix de l'essence et du diesel au 1er janvier. C'est l'un des messages qu'entendent transmettre lundi au Premier ministre notamment Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Olivier Faure (PS), Benoît Hamon (Génération-s), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Marine Le Pen (RN), Florian Philippot (Patriotes) ou encore Laurent Wauquiez (LR). Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) et François Bayrou (MoDem) se feront représenter.
"Pour l'instant, nous n'avons pas de réponse", a déclaré Olivier Faure, premier chef de parti reçu dans la matinée. "Le président de la République ne peut pas continuer à rester silencieux", a renchéri son homologue de LR Laurent Wauquiez.
"Moins d'impôts"
Mme Le Pen, qui sera l'invitée du 20H00 de TF1, a accusé "le gouvernement et le président de la République (d'être) en réalité les responsables de la montée en puissance de la colère".
La presse aussi réclame des initiatives à l'exécutif, et d'abord à Emmanuel Macron: "Le président de la République n'a plus d'autres choix que de mettre sur la table des mesures concrètes", estime ainsi Yann Marec du Midi Libre, "sans quoi, l'Acte 4 de la révolution en marche pourrait faire mal au pays".
Matignon se borne à indiquer à ce stade que les nouvelles "mesures" promises sont "destinées à permettre le déroulement serein de la concertation décentralisée souhaitée par le président de la République, et à assurer le maintien de l'ordre et le respect de la loi".
Plus précis, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a jugé nécessaire d'"accélérer la baisse des impôts" mais aussi celle de la "dépense publique" pour répondre au plus vite au mouvement des "gilets jaunes".
"Moins de dépense publique, moins d'impôts, et le plus vite sera le mieux, parce que nous mesurons à l'aune de cette crise sociale, démocratique, l'impatience de millions de Français", a-t-il insisté.
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