Un père incestueux de 56 ans comparaît à partir de ce lundi 3 décembre 2018 devant les assises de l'Eure pour le meurtre de sa fille, avec qui il a eu un enfant aujourd'hui adolescent, et celui du garagiste qui employait la jeune femme.
Cet homme est poursuivi pour "homicide volontaire avec préméditation" sur sa fille, qui était âgée de 33 ans, et pour le meurtre de son employeur, le gérant d'un garage automobile de 31 ans, installé à Gisors (Eure).
L'accusé qui a perdu l'usage de la parole à la suite d'une tentative de suicide le jour des faits, le mardi 7 octobre 2014, "répondra aux questions à l'aide d'une tablette tactile, les réponses s'afficheront sur trois écrans installés dans la salle d'audience", a détaillé le parquet d'Evreux dans un communiqué. "Il est atteint physiquement, mais conserve toutes ses facultés intellectuelles", a déclaré à l'AFP Emilie Hilliard, avocate de Nicolas, le fils de l'accusé et de sa fille. Agé aujourd'hui de 16 ans, il est partie civile.
Le procès durera trois semaines, les audiences n'ayant lieu que de 13h30 à 18 heures, en raison de l'état de santé de l'accusé qui comparaîtra en chaise roulante. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Les victimes avaient été abattues à l'intérieur et devant le garage automobile. Le meurtrier présumé avait ensuite retourné l'arme, un pistolet semi-automatique, contre lui. Jusqu'alors l'accusé a reconnu avoir tiré à plusieurs reprises sur les deux victimes, mais sans l'intention de les tuer, selon son avocat.
Un acte prémédité ?
L'homme avait déjà été condamné en 2012 par la cour d'assises de la Somme à cinq ans de prison, dont trois avec sursis pour des viols commis sur deux de ses filles. Les deux victimes avaient alors soutenu leur père, et leur mère avait été condamnée pour complicité. Depuis sa sortie de prison fin 2013, l'accusé vivait en couple avec sa fille et leur enfant. Quelques semaines après les faits, la jeune femme avait quitté le domicile conjugal et coupé toute relation avec son père.
Selon l'arrêt de mise en accusation de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rouen, l'accusé est décrit par des membres de la famille comme "un homme intelligent, violent, autoritaire et manipulateur, ayant à plusieurs reprises affirmé que si Virginie le quittait, il la tuerait".
Lors de l'instruction, l'accusé a reconnu avoir tiré à plusieurs reprises sur les deux victimes, mais sans l'intention de les tuer. "À ce jour, mon client conteste toujours avoir prémédité le meurtre de sa fille", a assuré son avocat Marc François. "L'enjeu de ce procès sera que l'accusé livre précisément les raisons de son geste", a déclaré Laurent Spagnol, avocat de plusieurs membres de la famille du garagiste décédé.
"Il s'agissait d'un projet préconçu et accompli pour venger ce qui avait été vécu comme une trahison", a considéré la chambre de l'instruction écartant néanmoins la préméditation en ce qui concerne le meurtre du gérant.
"Il y a assez peu de doute sur le fait que mon client écopera d'une lourde peine", a indiqué Me François. "L'enjeu pour nous est de réduire la distance qui, bien naturellement, va se mettre entre lui et la cour au vu de sa personnalité et de son lourd passé judiciaire", a-t-il fait savoir.
Quant au jeune garçon, il "attend que justice soit rendue pour sa mère, il veut aussi être assuré que son père ne pourra plus lui faire de mal", a affirmé son avocate qui demandera un huis clos en son nom.
Le premier jour du procès
La cour a rejeté les demandes de huis clos formulées notamment par l'avocate du fils que l'accusé a eu avec sa fille, âgé aujourd'hui de 16 ans. Le jeune homme est partie civile mais n'était, selon son conseil, pas présent dans la salle d'audience lundi.
Les deux frères et les deux sœurs de la jeune femme, qui était l'aînée d'une fratrie de cinq, étaient présents à l'ouverture du procès en tant que parties civiles.
Denis Mannechez, 56 ans, est poursuivi pour "homicide volontaire avec préméditation" sur sa fille, Virginie, qui était âgée de 33 ans, et pour le meurtre de l'employeur de la jeune femme, le gérant d'un garage automobile de 31 ans, installé à Gisors (Eure). La compagne du garagiste, également partie civile, assistait aussi à l'audience lundi.
L'accusé, qui a perdu l'usage de la parole à la suite d'une tentative de suicide le jour des faits le 7 octobre 2014, comparaît en chaise roulante. Vêtu d'un jogging et d'une veste noire, il est accompagné une aide soignante. "Il est atteint physiquement, mais conserve toutes ses facultés intellectuelles", a indiqué à l'AFP Emilie Hilliard, avocate du fils de l'accusé et de sa fille.
Denis Mannechez a déjà été condamné en 2011 puis en appel en 2012 à cinq ans de prison, dont trois avec sursis pour des viols commis sur deux de ses filles dont Virginie. Leur mère avait été condamnée pour complicité.
Avec AFP
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