Il est 15H00 GMT quand les chefs d'Etat et de gouvernements posent pour une photo de famille avant de s'asseoir à la table de réunion.
Comme rapprochés par les critiques internationales qu'ils subissent, Vladimir Poutine et "MBS" affichent leur bonne entente.
Le président russe et le prince héritier saoudien, commandant chacun d'immenses ressources d'hydrocarbures, se saluent avec une cordialité très remarquée, d'un geste à mi-chemin entre une poignée de main et le "tope-là" de deux adolescents.
Le premier est critiqué pour les tensions avec l'Ukraine, après l'arraisonnement de trois navires de la marine ukrainienne en mer Noire par les gardes-côtes russes. Le second a vu sa réputation de réformateur entachée par l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Tous deux ont en commun de contrôler une ressource stratégique majeure: le pétrole.
Le président Emmanuel Macron a eu également un aparté vendredi avec Mohammed ben Salmane, mais sur un tout autre ton: il lui a demandé "d'associer des experts internationaux à l'enquête" sur le meurtre de Jamal Khashoggi et il a défendu "la nécessité d'une solution politique au Yémen".
Le président français a posé pour la photo de famille à côté de Donald Trump. Leur relation s'est singulièrement dégradée après une série de tweets moqueurs du président américain.
Celui-ci affichait vendredi une mine renfrognée lors de l'ouverture officielle des débats, loin de l'enthousiasme avec lequel il a vanté dans la matinée la signature d'un nouvel accord de libre-échange nord-américain négocié, à son initiative.
Le président chinois Xi Jinping était impassible, lui qui aura samedi un dîner de tous les dangers avec Donald Trump, pour tenter d'enrayer un conflit commercial potentiellement catastrophique pour l'économie mondiale.
Le président américain, habitué à dynamiter des grands rendez-vous multilatéraux qu'il ne goûte guère, reportera-t-il sur ses homologues du G20 la fébrilité que lui cause l'enquête toujours plus menaçante aux Etats-Unis sur l'ingérence russe lors de sa campagne présidentielle?
L'Ukraine, test pour l'UE
Il a déjà pris tout le monde de court jeudi en annulant une réunion bilatérale avec Vladimir Poutine. Côté américain, on a déploré que l'enquête en cours aux Etats-Unis "pénalise" la relation avec la Russie, tout en assurant que cette annulation était seulement liée à la crise en Ukraine.
Alors que Kiev annonce des mesures pour limiter l'accès des hommes russes à son territoire, le président du Conseil européen Donald Tusk s'est dit "sûr" à Buenos Aires que les sanctions de l'Union européenne contre la Russie seraient reconduites en décembre.
"Une pratique vicieuse du recours aux sanctions unilatérales illégales et aux mesures protectionnistes se répand", a déploré de son côté le président russe.
La crise en Ukraine sera un test de la solidarité des Européens, qui risquent d'être relégués aux seconds rôles lors de ce sommet.
L'arrivée retardée de la chancelière allemande Angela Merkel, attendue seulement vendredi en soirée après une panne de son avion gouvernemental, ferait presque figure de symbole des difficultés du Vieux Continent, déjà aux prises avec le Brexit.
Il sera bien difficile à ce G20 de tenir la promesse faite lors du tout premier sommet de ce genre, en novembre 2008: celle de passer par le multilatéralisme pour apporter la "prospérité" au monde.
De source française, on fait savoir qu'Emmanuel Macron cherche déjà à "rallier les pays progressistes" autour d'un texte alternatif sur le climat et le libre-échange.
Comme s'il avait déjà abandonné l'espoir d'un communiqué final commun à tous les leaders, tant ces derniers divergent sur ces deux sujets.
Au-delà des joutes diplomatiques, les autorités argentines redoutent des violences bien réelles lors d'une grande manifestation de protestation prévue vendredi, à l'image de celles qui avaient entouré le G20 de Hambourg l'an dernier.
Le gouvernement a décrété un jour férié, fermé écoles et moyens de transport, et déployé plus de 20.000 membres des forces de l'ordre pour quadriller des avenues désertées.
Le G20 attise le ressentiment d'un pays miné par une longue crise économique, et promis à une cure d'austérité.
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Le G20 s'ouvre vendredi, contesté de l'intérieur comme de l'extérieur
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