Au cours d'une réunion consacrée à la sécurité, le chef des gardes-frontières ukrainiens Petro Tsiguikal a annoncé que l'accès à l'Ukraine serait désormais "limitée pour les étrangers, en premier lieu pour les citoyens de la Fédération de Russie âgés de 16 à 60 ans de sexe masculin".
Cette "limitation", qui s'appliquera "sauf pour des raisons humanitaires explicitement spécifiées" selon le président ukrainien Petro Porochenko, risque de peser sur la vie quotidienne de milliers de personnes vivant dans le nord et l'est de l'Ukraine, où les familles disséminés de part et d'autre de la frontière sont nombreuses.
Moscou n'a pas pris de pincettes pour dénoncer cette mesure, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova condamnant les "gestes sauvages du gouvernement" ukrainien et dénonçant un Etat "complètement dysfonctionnel".
Elle a laissé entendre que la Russie ne prendrait pas de mesures en réciprocité, sous peine que la situation ne dégénère en "folie" et en "effondrement".
Les tensions avec Moscou sont très vives depuis l'arraisonnement, dimanche au large de la Crimée par les gardes-cotes russes, de trois bateaux militaires ukrainiens, à la suite duquel M. Porochenko a mis en garde contre "la menace d'une guerre totale" avec la Russie.
Mercredi, la loi martiale a été introduite pour 30 jours dans dix régions frontalières du pays et les régions côtières des mers Noire et d'Azov.
- Des remous au G20 -
Cet incident naval est la première confrontation militaire ouverte entre les deux pays depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 et le début la même année d'un conflit armé dans l'est de l'Ukraine entre forces gouvernementales et séparatistes prorusses, qui a fait plus de 10.000 morts.
Moscou détient toujours 24 marins prisonniers depuis cet accrochage.
Malgré les appels de la communauté internationale à leur libération, ils ont été placés en détention provisoire jusqu'au 25 janvier et "tous ont été transférés à Moscou", a indiqué la conseillère des autorités de Crimée pour les droits de l'homme, Lioudmila Loubina, citée par l'agence de presse officielle TASS.
C'est justement cette décision qui a poussé le président américain Donald Trump à une nouvelle volte-face faisant grimper la tension avant le sommet du G20 à Buenos Aires. Alors qu'il venait de confirmer qu'il y rencontrerait son homologue russe Vladimir Poutine, un entretien très attendu, le milliardaire américain l'a finalement annulé d'un tweet.
"En partant du fait que les navires et les marins n'ont pas été restitués par la Russie à l'Ukraine, j'ai décidé qu'il serait mieux pour toutes les parties concernées d'annuler ma rencontre", a-t-il asséné, prenant tout le monde de court.
Le Kremlin a "regretté" vendredi cette décision, estimant que "les discussions sur des questions internationales et bilatérales graves sont reportées indéfiniment".
La porte-parole de la diplomatie russe a pour sa part affirmé que l'annulation par Donald Trump de l'entrevue avec Vladimir Poutine pouvait être due à "la situation politique domestique aux Etats-Unis, qui domine le processus de prise de décisions".
Le milliardaire est en effet bousculé chez lui par une enquête toujours plus menaçante sur l'ingérence russe dans l'élection présidentielle de 2016.
L'Union européenne est quant à elle nettement plus réservée, malgré les appels ukrainiens à de nouvelles sanctions économiques et à l'envoi par l'Otan de navires en mer d'Azov.
"Il ne peut y avoir de solution militaire à ces confrontations", a insisté la chancelière allemande Anglea Merkel, qui a appelé Kiev à la retenue mais a promis d'aborder le sujet avec Vladimir Poutine au sommet du G20.
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