"Le meilleur moyen, c'est de bloquer la préfecture." Le conseil donné par Guy Lefrand à un gilet jaune le lundi 26 novembre 2018 déclenche une petite polémique, trois jours plus tard, le jeudi 29 novembre 2018. Sur un point de rassemblement, le maire d'Évreux (Eure) avait lancé un appel aux manifestants : "Si vous voulez faire des choses en centre-ville, moi je n'ai pas de soucis. Mais ne bloquez pas les commerces, parce que franchement ils galèrent aussi !" En réponse à une question, l'élu avait alors proposé aux gilets jaunes de se tourner vers les services de l'État.
Des attaques, y compris dans sa famille politique
Thierry Couderc, le préfet de l'Eure, a été l'un des premiers a réagir à ces propos. Reconnaissant son droit à soutenir les manifestants, il explique dans un communiqué qu'il n'est "en revanche pas acceptable de faire obstacle au fonctionnement de la police municipale ou de la police nationale chargées d'assurer la sécurité de nos concitoyens, ni d'empêcher le bon fonctionnement des services publics".
Une position suivie par Fabien Gouteffarde, député LREM du département qui juge que le président des Républicains dans l'Eure "bafoue pleinement sa fonction". Des propos qui ont aussi choqué dans la propre famille politique de Guy Lefrand, comme François Ouzilleau, le maire de Vernon : "J'ai honte que le président départemental de mon parti, les Républicains, puisse tenir de tels propos qui vont totalement à l'encontre de ce qui est le fondement même de notre engagement politique à droite : l'ordre et la première des libertés, la sécurité."
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, qui avait fait de Guy Lefrand son suppléant à l'Assemblée nationale en 2007 dans la première circonscription de l'Eure, a "condamné sans réserve" les propos "inacceptables" du maire d'Évreux, l'appelant à "présenter ses excuses".
Lefrand explique mais assume
À la suite de toutes ces réactions, Guy Lefrand a tenu à lui-même préciser sa pensée dans un communiqué publié sur son compte Twitter. "Je suis contre toutes formes de violence, et je regrette le malentendu généré par mes propos. [...] Ce que je leur ai dit c'est qu'il ne fallait pas qu'ils se trompent de cible, qu'ils ne doivent pas pénaliser les travailleurs, les commerçants... Car c'est l'État qui est ciblé par leur mouvement." Et le maire de la ville de poursuivre en précisant que, selon lui, "la politique c'est être courageux et afficher clairement sa position politique, ce que j'ai toujours fait". Avant de conclure par cette affirmation : "Je ne changerai pas."
Je suis allé au-devant des #GiletsJaunes sur un rond-point qu'ils occupent depuis plusieurs semaines. Je suis contre toutes formes de violence, et je regrette le malentendu généré par mes propos. Ce que je leur ai dit c'est qu'il ne fallait pas qu'ils se trompent de cible. pic.twitter.com/zqa0SHJPom
— Guy Lefrand (@G_Lefrand) 29 novembre 2018
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