Rappelez-vous la crise de la vache folle. C'est un scénario comparable qui s'est produit jeudi 29 novembre 2018 à l'abattoir Socopa de Gacé (Orne) pour les besoins d'un exercice de plan Orsec. Récit de cette journée catastrophe.
Il était 8 heures jeudi 29 novembre, lorsque le vétérinaire inspecteur de l'abattoir Socopa de Gacé a constaté que deux bovins arrivés la veille avaient une salivation abondante. Un examen approfondi a permis de relever une hyperthermie, avec des ulcérations aux pieds. Une forte suspicion de fièvre aphteuse.
Alerte départementale
Le vétérinaire a aussitôt alerté les autorités départementales. La préfecture de l'Orne, par sa direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des personnes a alerté la direction régionale de l'agriculture et c'est alors toute une mobilisation qui s'est organisée : l'abattoir a été confiné ainsi que les 200 animaux qui s'y trouvaient. Des pédiluves et rotoluves (pour les véhicules) ont été mis en place à chaque accès de l'établissement. La gendarmerie a mis en place des points de contrôle. Une cellule de crise a été activée dans l'abattoir à Gacé avec des renforts venus du Calvados et de la Manche, alors que vers 10 heures, un centre opérationnel a été activé en préfecture de l'Orne à Alençon.
Des rotoluves mis en place pour désinfecter les roues des véhicules. - Eric Mas
Labo à Maison Alfort
Des restrictions de circulations ont été mises en place par les gendarmes sur tout le secteur concerné, jusqu'aux accès à l'autoroute A28. Des échantillons prélevés sur les animaux suspects ont été acheminés par la gendarmerie au laboratoire national d'analyses situé en région parisienne. Il fournira les premiers résultats sous 24 heures. Des résultats plus détaillés sous 10 jours…
Une cellule de crise en présence de la préfète, organisée au sein de l'abattoir. - Eric Mas
750 animaux abattus
Par précaution, dans le même temps, pour éviter toute propagation, l'élevage d'où sont issus les bovins suspects a été placé à l'isolement. Tous les récents transferts d'animaux ont dû y être tracés. En se préparant au pire : abattre tout le troupeau de 750 bovins. Cela prendrait quatre ou cinq jours. Un hydrogéologue a été acheminé sur place pour valider l'endroit où les animaux seraient enterrés. Le plus difficile est de tout bien coordonner dans la première de l'alerte, explique Chantal Castelnot, préfète de l'Orne :
Chantal Castelnot
Ce type d'évènement est depuis un an organisé chaque année pour entraîner les équipes. Pas toujours en vain : en mars 2001 plusieurs foyers de fièvre aphteuse étaient apparus, aux confins de l'Orne et de la Mayenne. Le Président de la République Jacques Chirac était alors venu réconforter la profession agricole, à Sées.
Pire que prévu
Le scénario élaboré par le service de la protection civile ne l'avait pas prévu, mais en plein exercice Orsec tout l'internet de la Cité administrative d'Alençon est tombé en panne. Il a fallu improviser pour garder le contact avec l'abattoir de Gacé…
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