De part et d'autre du chantier Laubeuf de Naval Group à Cherbourg (Manche), qui a vu passer des générations de sous-marins et d'ouvriers, des échafaudages entourent modules et morceaux de coques. Dans ce grand hangar, les trois premiers sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) de type Barracuda prennent forment.
A côté du Suffren, le Dugay-Trouin, deuxième sous-marin de la série, est encore en trois morceaux. - Naval Group
750 000 composants
Le plus avancé, le Suffren, a déjà revêtu sa robe noire qui lui permettra de naviguer en toute discrétion, après sa livraison en 2020 à la Marine Nationale. Les chiffres donnent une idée du "puzzle" qu'il a fallu assembler : 750 000 composants, 160 km de câbles, 20 km de tuyaux… Pour former une machine plus moderne, plus rapide, qui peut être déployée deux fois plus longtemps, et emporter deux fois plus d'armes.
L'équipage sera logé dans des cabines de six personnes similaires à celles-ci. - Célia Caradec
Du pain cuit à bord
À l'été 2019, le sous-marin sortira de l'atelier pour rejoindre le dispositif de mise à l'eau, afin de réaliser les derniers tests, sous l'eau, et d'incorporer le combustible dans son cœur nucléaire. D'ici là, place aux "essais au port", pour vérifier chaque système du Suffren : de la sécurité incendie au système de combat, en passant par… de la cuisine. "Il y a trois semaines, un premier pain a été cuit - et dégusté - à bord" indique Hervé Glandais, responsable de l'achèvement et des essais du Barracuda :
Hervé Glandais, reponsable navire armé Barracuda
Équipage expérimenté
À la fin de l'année 2018, tous les "locaux vie" seront terminés, notamment les cabines. Le futur équipage se forme sur des simulateurs à Toulon (Var). Une immersion en réalité virtuelle permet aux hommes d'apprendre la machine sur le bout des doigts. Des marins expérimentés - 35 ans et 12 000 heures de plongée contre 28 ans et 6000 heures habituellement - qui ressentent "à la fois de l'impatience mais aussi de l'humilité et de la prudence" selon le capitaine de frégate Vincent Trifot, commandant du groupe des sous-marins de Cherbourg :
Vincent Trifot, commandant du GSM
Le programme Barracuda est désormais estimé à 9,1 milliards d'euros pour les six sous-marins, contre 8 milliards au lancement du chantier en 2007. Il accuse près de trois ans de retard par rapport au planning initial.
Vincent Trifot, commandant du groupe sous-marins de Cherbourg, et Alain Morvan, directeur de Naval Group Cherbourg, devant le Barracuda - Célia Caradec
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