Me Schwerdorffer s'exprimait quelques minutes avant le début de l'interrogatoire de son client, suspect numéro un du meurtre de son épouse Alexia, par un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Besançon.
Évoquant "les résultats de l'analyse toxicologique du sang d'Alexia, avec la présence manifestement de Tramadol", l'avocat a estimé devant la presse que ce n'était "pas anodin", relevant "les conséquences de ce type de produits sur la personnalité et les changements d'humeurs significatifs que cela provoque".
Selon lui, cette question figurera parmi les "points importants" qui seront vraisemblablement abordés lors de ce second interrogatoire de Jonathann Daval sur le fond de l'affaire.
Comme on lui demandait si Alexia avait pu être droguée à son insu, Me Schwerdorffer a répondu: "Je ne vais pas faire d'hypothèse, mais ce qui me perturbe c'est que très clairement Grégory Gay (beau-frère d'Alexia), il y a deux jours, désigne la maman de Jonathann Daval comme étant complice", ce dont elle s'est ensuite défendue publiquement.
Et "hier, les parents d'Alexia désignent Jonathann comme étant potentiellement un empoisonneur", laissant entendre "qu'il aurait agi avec préméditation dans le but d'éliminer Alexia en lui administrant des substances à son insu pour provoquer des somnolences, un accident, ou pour provoquer son décès et, in fine, il l'aurait étranglée".
"Il n'a jamais été question de préméditation dans cette affaire, Jonathann Daval n'a jamais été soupçonné par la justice d'être un empoisonneur", a répliqué Me Schwerdorffer.
L'émergence dans la presse de ces éléments "apparus un mois après le décès d'Alexia" vise "quel but ? Impressionner Jonathan ?", s'est-il interrogé.
Le corps d'Alexia Daval, 29 ans, avait été retrouvé partiellement brûlé début novembre 2017 dans un bois non loin de Gray-la-Ville, en Haute-Saône, où résidait le couple.
Après avoir affirmé qu'elle avait disparu lors d'un jogging, Jonathann Daval avait été arrêté en janvier et avait avoué en garde à vue avoir étranglé sa femme au cours d'une dispute, tout en niant avoir brûlé le cadavre.
Au début de l'été, l'informaticien avait fait volte-face, assurant qu'il n'était pas responsable du meurtre et que sa femme avait en fait été étranglée par son beau-frère, Grégory Gay, au domicile des parents d'Alexia. Tous auraient ensuite conclu "un pacte secret" pour dissimuler les faits.
L'autopsie avait révélé qu'Alexia Daval avait été victime de violences, rouée de coups et étranglée.
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