Cette victoire permet au Scandinave, parfois surnommé le "Thor des échecs", d'inscrire un peu plus son nom dans la légende de la discipline, après ses trois premiers titres mondiaux (2013, 2014, 2016).
C'est une lourde déconvenue en revanche pour Caruana, 26 ans, qui incarnait l'espoir des Américains de remporter leur premier titre mondial depuis celui du légendaire Bobby Fischer, qui avait battu en 1972 le Russe Boris Spassky lors du "match du siècle", brisant en pleine Guerre froide 24 ans d'hégémonie soviétique.
"C'était un match difficile", a déclaré Magnus Carlsen sur la télévision norvégienne NRK. "Avant aujourd'hui, je n'avais pas eu le sentiment d'être tout proche de le gagner. Ce n'est pas comme si je me disais +Aujourd'hui, c'est le jour+. C'était difficile. Beaucoup de tension de bout en bout".
"Je n'ai pas joué à son niveau", a reconnu de son côté Caruana sur NRK. "Je n'en étais même pas proche aujourd'hui. Il a mérité de gagner".
Les deux joueurs se sont retrouvés au tie-break, une succession de matches semi-rapides, faute d'avoir pu se départager lors des 12 parties régulières, qui s'étaient achevées lundi sur une série sans précédent dans l'histoire de la compétition de 12 nuls.
Grand spécialiste de ce format, Magnus Carlsen a remporté les trois premières manches, s'octroyant du même coup le titre mondial.
Lors de la première, le Norvégien ouvrait avec les blancs, donc avec un léger avantage, dont il profitait pour bousculer la défense adverse, s'emparant d'un fou noir.
Sous pression, Caruana tardait à riposter et laissait filer de précieuses minutes. "Ce n'est pas bon signe", commentait la joueuse Anna Rudolf, maître international, sur le direct du tournoi.
Star en Norvège
Prudent, Carlsen décidait de ne pas brusquer ses chances et optait pour une progression lente, malgré des positions très favorables sur l'échiquier. Une stratégie payante: après une série de prises de chaque côté, le Scandinave, fort d'un pion d'avance, prenait définitivement l'avantage.
Obligé de réagir, Caruana, jouant cette fois avec les blancs, commençait mieux la 2e partie, sans parvenir toutefois à empêcher Carlsen de construire une forteresse autour de son roi. Le Norvégien jouait rapidement et parvenait à contrôler les tentatives d'intrusion dans sa défense.
Nerveux, l'Américain se révélait incapable de revenir dans la partie et concédait la défaite. "Le niveau de jeu moyen de Carlsen (en parties) rapides est phénoménal", appréciait sur Twitter la légende des échecs Garry Kasparov.
La troisième partie faisait figure de formalité pour le Norvégien, qui s'accordait même le luxe d'avoir deux reines sur l'échiquier, après avoir transformé un pion.
La domination de Carlsen depuis son premier titre mondial a fait de ce jeune homme aux airs de playboy, mannequin à ses heures perdues, une véritable star en Norvège, dopant la pratique de la discipline dans le pays nordique de quelque 5,3 millions d'habitants.
Initié au jeu par son père dès sa plus tendre enfance, Magnus Carlsen, est "sans aucun doute, l'un des meilleurs joueurs d'échecs de tous les temps", a souligné Milan Dinic, rédacteur en chef du British Chess Magazine, interrogé par l'AFP.
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