"On a marqué notre discipline en étant championnes du monde, le renouveler à domicile, ce serait un vrai tournant. C'est dans la tête de tout le monde. C'est l'occasion à saisir pour faire ce que les garçons ont fait", dit la demi-centre Estelle Nzé-Minko, qui rêve de rééditer l'exploit des "Experts", titrés à domicile en janvier 2017.
L'aventure commence jeudi à Nancy contre la Russie, pour une revanche de la finale perdue aux Jeux de Rio: un match extrêmement difficile et déjà crucial, car les résultats comptent dès le début dans la course aux demi-finales. Les joueuses ne cachent pas qu'elles espèrent le soutien fervent du public pour les galvaniser.
"Ca peut changer les choses. D'autant qu'on a souvent joué les premières phases, au Danemark ou en Suède, dans des salles vides. Là, on sent déjà un engouement, mais c'est quand on va entrer sur le terrain à Nancy qu'on va comprendre", prévoit l'ailière Manon Houette.
"Il va y avoir de l'effervescence"
Les plus anciennes, déjà présentes au Mondial-2007, ont donné un avant-goût aux plus jeunes de ce qui les attend. Elles les ont aussi mises en garde. "Il va y avoir de l'effervescence. Il va falloir qu'on soit capable de se mettre dans notre bulle parce qu'on va avoir plein de nouveaux amis dans les jours qui arrivent !", prévient Camille Ayglon, qui se souvient de "l'ambiance folle" des matches disputés à Pau et de "l'entrée dans Bercy", où les Bleues espèrent jouer la finale le 16 décembre.
Il y a onze ans, la France s'était arrêtée en quarts. "Mais nos joueuses n'étaient pas au sommet, estime l'entraîneur Olivier Krumbholz, déjà là à l'époque. Aujourd'hui, elles ont fait beaucoup de chemin, se sont installées dans la hiérarchie. Que ce soit l'équipe ou les joueuses individuellement, on fait partie du gotha. Pour la confiance, c'est plus facile. En 2007, on se cherchait, on avait des filles qui étaient tout au bout et des jeunes pas encore à maturité".
Les joueuses sont persuadées que l'Euro va leur permettre de montrer la beauté de leur sport au féminin. "J'espère que plein de jeunes filles vont se dire +j'ai envie de vivre ça+. C'est hyper ludique, ça court et ça saute dans tous les sens. Il y a plein d'actions. C'est aussi très complet, il faut défendre, attaquer, prendre des initiatives. Je suis certaines qu'elles vont accrocher", assure Manon Houette.
"Mettez vos petites filles au hand !"
"C'est un sport collectif qui porte des valeurs de solidarité et d'entraide: se battre pour les autres en respectant les règles du jeu. La notion d'effort, le partage des victoires mais aussi des défaites, ce sont des choses essentielles. Mettez vos petites filles au hand, elles s'éclateront avec leurs copines !", dit Camille Ayglon.
Krumbholz table sur un "élan féminin" à Nancy, Nantes et Paris, où joueront les Bleues, mais aussi à Brest et Montbéliard, les deux autres sites de compétition. "Quand c'est bien joué au féminin, avec beaucoup d'évitement et de continuité dans le jeu, c'est un spectacle à part", lance-t-il.
Point de vue partagé par Claude Onesta. "Il y a parfois une fluidité et une technique du côté féminin qui est agréable à regarder. Parfois on est frustré dans un match de garçons quand le combat est excessif, au détriment de la finesse technique", dit l'ancien mentor des "Experts".
La Fédération (FFHB) compte, elle, sur l'effet Euro pour augmenter de 10% le nombre des handballeuses en France, qui sont pour le moment un gros tiers (37%) des 600.000 licenciés. L'intention du groupe TF1 de diffuser trois matches est considéré comme un signal très encourageant, comme la vente avant même le début du tournoi de plus de 100.000 billets, soit près des deux-tiers de l'objectif final.
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