Victoire Berger-Perrin signe une première adaptation du roman d'Olivier Bourdeaut : l'histoire d'amour débridée d'un couple vue par les yeux de leur fils avec pour leitmotiv la chanson de Nina Simone M. Bojangles. La metteure en scène nous parle de ce projet :
Comment est née la pièce ?
"J'ai eu un véritable coup de cœur en lisant ce roman. C'est un roman très théâtral avec des personnages hauts en couleur qui évoque un amour inconditionnel. C'est ce qui m'a séduit d'emblée. J'ai ensuite demandé les droits à l'auteur qui m'a accordé l'exclusivité au théâtre. Avec 'En attendant Bojanglès' je signe ma véritable première mise en scène puisqu'il s'agit d'une pièce d'un format classique. Précédemment j'avais monté un format court à l'occasion des 'Mises en capsules', un festival qui promeut les jeunes metteurs en scène à Paris au ciné 13 Théâtre. 'En attendant Bojanglès' a été créé en juillet 2017 au festival d'Avignon puis la pièce a été jouée de nombreuses fois au Théâtre de la pépinière à Paris. Anne Charrier dans le rôle principal a été distinguée pour son interprétation et nominée dans la catégorie meilleure comédienne du théâtre privée aux Molières. Puis la pièce est partie en tournée. Nous l'avons déjà joué près de 180 fois et pour la première fois nous allons nous produire en Normandie, le 23 novembre au Havre et le 24 novembre à Déville-lès-Rouen."
Pourquoi avoir résumé le casting à trois personnages ?
"J'ai voulu concentrer l'intrigue sur le trio familial : la mère fantasque qui est le personnage principal, le père, le fils. L'auteur crée des situations très intenses qui ont très vite stimulé mon imaginaire, mais si le roman restitue des atmosphères festives et des scènes de foules, il m'a semblé possible de suggérer simplement cette ambiance par des artifices. L'enfant joue un rôle majeur. C'est le narrateur et c'est à travers ses yeux qu'on comprend le lien qui unit le père et la mère. On utilise ainsi la naïveté du langage enfantin. Mais le fils incarne aussi parfois les personnages annexes comme la maîtresse, l'inspecteur des impôts ou le Sénateur L'ordure et sur cette histoire d'amour plane aussi le spectre d'un oiseau étrange : madame Superfétatoire. C'est un animal surnaturel ou mystérieux. Le spectateur est libre de choisir s'il est réel ou imaginaire."
Quels ont été vos choix de mises en scène ?
"J'ai d'abord confié le rôle de l'enfant à un jeune comédien. J'avais vu Victor Boulenger dans 'Victor ou les enfants au pouvoir de Vitrac', une pièce dans laquelle il incarnait déjà un enfant. Sa morphologie s'y prête mais sa bouille d'ange aussi. Ce fut pour moi une évidence de confier ce rôle d'enfant à un adulte. D'autre part pour pouvoir restituer l'ambiance du livre, j'ai choisi un décor tout à fait épuré qui puisse se transformer facilement car il n'y a pas d'unité de lieu dans le roman : on passe aussi bien de l'hôpital à la terrasse en Espagne. Mais ce qui habille l'espace et crée le lien entre les scènes c'est surtout la chanson de Nina Simone. La musique est omniprésente et la danse fait aussi partie de la pièce. Le couple danse la valse ou le paso doble. La musique évolue tout au long du spectacle et contribue à changer l'humeur de la pièce, de la comédie au drame."
Pratique. Samedi 24 novembre à 20 heures centre culturel Voltaire à Déville-les-Rouen. 10/20€. 02 35 68 48 91
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