Pour l'heure, le président n'a pas directement répondu aux "gilets jaunes" qui ont mené samedi une deuxième grande journée de protestation contre la hausse des carburants et le manque de pouvoir d'achat.
Comme le reste de l'exécutif, il a dénoncé les violences dont les images sur les Champs-Elysées ont fait le tour du monde, et jeté la "honte" sur ceux qui ont "agressé" les forces de l'ordre et "violenté d'autres citoyens".
Mais il l'a reconnu dimanche à Bruxelles: "Il n'y a pas de projet de société et il n'y a pas de projet politique - au niveau national et européen - si nous n'apportons pas une réponse claire à nos classes moyennes et à nos classes laborieuses".
Or, "manifestement, on a loupé quelque chose dans l'explication de la taxe carbone", a déclaré le ministre de l'Action et des comptes publics Gérald Darmanin.
De fait, même si la mobilisation dans la rue a faibli, ils étaient encore plus de 100.000 "gilets jaunes" à manifester samedi et certains ont déjà créé un évènement sur Facebook appelant à "un acte 3 Macron démissionne".
Le président veut, lui, renouer le dialogue et profiter de la présentation mardi de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) jusqu'en 2028, pour "redonner le cap pour ce qui est de la transition énergétique". Et il "va donner une nouvelle méthode pour que cette transition soit la plus juste possible", explique à l'AFP une porte-parole de l'Elysée.
Tour de France
Son idée : "construire un pacte social de la transition écologique" qui repose sur deux éléments : mobiliser les corps intermédiaires (associations, syndicats etc) et mobiliser directement les Français" par le biais d'un "tour de France" pour associer les acteurs locaux, selon cette source.
Pour réduire la pollution, certaines mesures d'accompagnement ont déjà été annoncées par le gouvernement, comme l'élargissement du chèque énergie pour aider les ménages modestes ou encore la super prime à la conversion.
D'autres dispositifs visant à favoriser les transports moins polluants devraient être détaillées dès lundi par la ministre des Transports Élisabeth Borne à l'occasion de sa présentation en Conseil des ministres de son projet de loi d'orientation pour la mobilité (LOM).
L'objectif du texte est de réhabiliter les "transports du quotidien", négligés ces dernières années au bénéfice du "tout TGV" qui a "poussé au tout voiture beaucoup de nos concitoyens, laissés sans autres moyens de se déplacer", a-t-elle dit dimanche.
Initialement annoncée pour le printemps, la présentation du texte a été plusieurs fois retardée, notamment en raison de la réforme ferroviaire, et s'intègre désormais à la volonté du gouvernement de désenclaver la France dite "périphérique", terreau des "gilets jaunes".
Les consultations voulues par M. Macron devraient permettre d'enrichir le texte d'ici son examen au Parlement en février, selon l'Elysée.
En attendant, le gouvernement a préféré exclure les péages urbains du projet de loi, faute de villes candidates et pour ne pas "accentuer les fractures entre territoires", a indiqué dimanche le ministère.
"Machin"
Emmanuel Macron compte aussi s'appuyer sur la création d'un "Haut Conseil pour le climat" qu'il installera officiellement mardi, a expliqué l'Elysée.
Composés de 13 experts et scientifiques, il doit s'assurer que le cap de la dette carbone est bien tenu, selon cette source.
Laurence Tubiana, ex-négociatrice pour la France lors de la COP21, Pascal Canfin, directeur général de WWF France, et des personnalités du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) en font partie.
Mais les "gilets jaunes", repris par l'opposition, criaient dès dimanche au scandale.
Les élites parisiennes "parlent de fin du monde quand nous, on parle de fin du mois", résumait un "gilet jaune", déplorant la surdité de l'exécutif face à ceux qui ont du mal à boucler les fins de mois.
La dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen, accusée par le gouvernement de récupération du mouvement, a appelé l'exécutif à répondre vraiment aux "gilets jaunes" "et pas par un espèce de machin écologique".
D'autres ont dénoncé un "énième comité" ou "comité Théodule" inutile qui, selon le directeur général Greenpeace France, Jean-François Julliard, ne permet pas de mettre en place des solutions déjà connues.
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