Au moins 500 d'entre eux, parmi lesquels des femmes et des enfants, qui participaient à une manifestation pacifique aux abords de la frontière, se sont dirigés vers la barrière métallique de délimitation et y ont grimpé pour tenter d'entrer aux Etats-Unis.
"On est prêt s'il le faut à mourir pour essayer de passer", a confié à l'AFP Mario Lopez, un Hondurien, tout en aidant sa fille de trois ans, qui avait perdu ses sandales dans la bousculade, à ramper sous la barrière métallique.
Après avoir franchi ce premier obstacle, les migrants ont reçu des gaz lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP, tandis que des hélicoptères de l'armée américaine survolaient la frontière à basse altitude, entrant même brièvement dans l'espace aérien mexicain.
Tentant de se protéger avec leur tee-shirt, plusieurs migrants ont préféré rebrousser chemin, tandis que d'autres ont poursuivi en direction d'une seconde barrière, surmontée de barbelés, derrière laquelle des gardes-frontières américains se mobilisaient pour stopper leur progression.
"Quelques groupes (de migrants) ont tenté d'entrer de manière violente (...) sur le territoire américain", a confirmé le ministre de l'Intérieur Alfonso Navarrete sur la chaîne Milenio.
"Nous allons agir et procéder à leur expulsion", a prévenu le ministre. "Loin d'aider la caravane (de migrants venant d'Amérique centrale), ils lui nuisent", a-t-il ajouté.
Quelques minutes plus tôt, les migrants s'étaient lancés contre une première barrière, côté mexicain, conduisant à des voies ferrées, puis avaient traversé un large canal asséché en béton.
"On est déjà aux Etats-Unis?" s'interrogeait un migrant, au milieu des cris et des cavalcades de ses compatriotes, avant de reprendre sa course.
Au pied de la barrière métallique d'environ trois mètres de hauteur, des couvertures et effets personnels abandonnés par les migrants étaient visibles.
Pour l'instant, les autorités n'ont pas confirmé si des migrants étaient parvenus ou non à pénétrer sur le sol américain.
Frontière partiellement fermée
La frontière à San Diego "est fermée aux voitures et aux piétons jusqu'à nouvel ordre", a annoncé sur Twitter l'antenne locale de l'agence fédérale américaine des douanes et de la protection des frontières.
Le président Donald Trump a menacé ces derniers jours de fermer totalement la longue frontière entre les Etats-Unis et le Mexique si la situation devait dégénérer.
Il a aussi pris un décret pour rejeter automatiquement les demandes d'asile déposées par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, mais la justice a pour l'heure bloqué cette mesure, provoquant l'ire du président.
Environ 5.000 migrants de la caravane sont arrivés cette semaine à Tijuana, après avoir parcouru plus de 4.000 kilomètres en un peu plus d'un mois pour fuir la violence et la pauvreté au Honduras, dans l'espoir d'entrer aux Etats-Unis.
Face à cet afflux, environ 9.000 militaires américains ont été déployés à la frontière avec le Mexique pour empêcher toute intrusion.
Pour entrer légalement aux Etats-Unis, les migrants doivent déposer des demandes d'asiles, mais les services administratifs américains sont saturés et l'attente pourrait être d'une année pour que leur dossier soit étudié.
Plusieurs centaines de migrants avaient installé vendredi un campement près d'un poste-frontière conduisant à San Diego, espérant ainsi pousser les autorités américaines à leur ouvrir le passage vers les Etats-Unis.
D'autres ont accepté des emplois proposés par des entreprises locales lors d'un forum organisé notamment par les autorités migratoires mexicaines.
Le futur gouvernement mexicain du président élu Andres Manuel Lopez Obrador, qui prend ses fonctions le 1er décembre, a affirmé samedi être parvenu à un accord avec l'administration américaine pour que les demandeurs d'asile restent au Mexique pendant que leur demande est examinée aux Etats-Unis, une percée majeure confirmée par Donald Trump.
Un tel accord avec Mexico, s'il est confirmé, serait une victoire pour le président des Etats-Unis qui a fait de la fermeté face aux migrants une de ses priorités. Ce serait aussi un tournant dans les relations entre les deux pays voisins, envenimées depuis l'élection de Donald Trump par sa promesse de bâtir un mur antimigrants à la frontière, et sa demande initiale d'en faire payer le coût à l'Etat mexicain.
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