Après le vendredi noir vécu par la troupe de Yannick Noah, avec les sévères revers en simple de Jérémy Chardy face à Borna Coric (6-2, 7-5, 6-4), et de Jo-Wilfried Tsonga contre Marin Cilic (6-3, 7-5, 6-4), Mahut et Herbert, opposés à Mate Pavic et Ivan Dodig, n'avaient pas le droit à l'erreur. Sous peine pour le tennis français d'encaisser sa première défaite 3-0 en Coupe Davis depuis près de vingt ans (premier tour au Brésil en 2000). Sous peine aussi que le troisième capitanat de Noah se conclut sur une note amère.
La larme qui a roulé sur la joue du capitaine tricolore au moment où la Marseillaise résonnait dans le stade Pierre-Mauroy n'a pas manqué de trahir l'importance du moment.
Sur la terre battue lilloise, pendant un peu plus de deux sets, Mahut et Herbert, sacrés à Roland-Garros en juin et récents finaliste du Masters de Londres, ne se sont pas laissés envahir par l'enjeu et ont parfaitement assumé leurs responsabilités. Jusqu'à se procurer quatre balles de 3 jeux à 0 dans la troisième manche.
Mais le duo a failli à les convertir et a ensuite sérieusement vacillé. D'abord en concédant cinq jeux d'affilée, ce qui a permis à Pavic et Dodig de revenir à deux manches à une. Puis en laissant échapper trois balles de match dans le quatrième set, à 5-4 sur la mise en jeu de Pavic, la faute à trois retours manqués.
Qui sur le court dimanche ?
Des rebondissements qui ont donné des sueurs froides aux quelque 24.000 spectateurs garnissant l'enceinte lilloise, et même à la ministre des Sports Roxana Maracineanu, surprise à encourager la paire française en sifflant doigts dans la bouche.
Mahut et Herbert les ont libérés en s'en sortant au jeu décisif (7/3) après un peu plus de 3h30 de combat.
Les Bleus sont encore très loin d'être sortis d'affaire pour autant. Une défaite lors de la dernière journée de la finale leur serait fatale.
Et se profile désormais un casse-tête pour Noah : qui aligner dimanche dans les deux derniers simples ?
Si la "lésion" aux adducteurs évoquée par Tsonga vendredi se confirme, l'ex-N.5 mondial tombé au 259e rang au bout d'une saison quasi vierge, risque vraisemblablement d'être dans l'impossibilité de jouer.
Reste alors deux options majeures au capitaine français.
Lancer Lucas Pouille, le joueur le mieux classé (32e) de sa sélection mais qu'il avait préféré cantonner au banc vendredi, face au N.1 croate et N.7 mondial, Cilic, avec la lourde tâche de remettre les deux équipes à égalité. Une configuration qui empêcherait de recourir à Chardy (40e) pour un éventuel match décisif, puisqu'il a déjà affronté Coric (12e), et ouvrirait la voie à Herbert (55e). A condition que son épaule droite massée au cours du double ne soit pas un problème majeur.
Ou maintenir sa confiance à Chardy contre Cilic, pour se garder la possibilité d'abattre la carte Pouille dans l'ultime simple. Un rôle que le Nordiste de 24 ans avait rempli avec succès en finale face à la Belgique (3-2) il y a un an.
Quelle que soit la décision de Noah, le cas échéant, une "remontada" serait historique. Une fois seulement, dans l'histoire plus que centenaire de la Coupe Davis, une équipe a fini par soulever le Saladier d'argent après avoir été menée 2-0 en finale. C'était il y a 79 ans.
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