Des manifestants parmi le millier rassemblé devant la préfecture à Saint-Denis (nord) ont demandé au préfet Amaury de Saint-Quentin, venu samedi matin pour la première fois à la rencontre de protestataires, de lever le couvre-feu en vigueur depuis mardi soir et prolongé jusqu'à dimanche matin.
Seuls quelques feux de poubelle et de palettes ont été signalés samedi. Quatre personnes ont été interpellées pour des faits mineurs, soit 139 personnes depuis le début de la mobilisation le 17 novembre, selon la préfecture. Un gendarme mobile a été légèrement blessé, portant à 39 les blessés parmi les forces de l'ordre.
"Les Réunionnais ne sont pas des sauvages, nous sommes français: écoutez-nous, écoutez nous!", scandaient les manifestants, qui protestaient aussi contre la cherté de la vie.
"J'entends ce que vous me dites, nous allons travailler ensemble à l'élaboration de piste de réflexions", leur a répondu le préfet.
Le représentant de l'Etat a fait valoir qu'il "était nécessaire pour assurer la sécurité des biens et des personnes" mais qu'il ne confondait pas "le mouvement pacifiste et les violences urbaines".
Un autre groupe de manifestants s'est rendu au barrage du rond-point du Port-Est (nord est), lieu de transit des marchandises importées, dont le blocage empêche tout ravitaillement, à l'exception des médicaments et du matériel médical.
Fermés depuis une semaine, les établissements scolaires, les crèches et l'université pourraient rouvrir lundi si les conditions sont réunies.
La préfecture a indiqué qu'elle allait examiner pendant le week-end, avec le rectorat, "une reprise échelonnée des établissements scolaires" mais qu'il "convient de s'assurer que les conditions matérielles d'accueil des élèves seront réunies (transport, restauration, accueil périscolaires)".
Les transports en commun de l'île ne fonctionnent toujours pas ce week-end. "Un retour à la normale des activités sur l'île ne pourra se faire que de manière progressive", a souligné la préfecture.
L'aéroport fermera une nouvelle fois à 16H00. Des vols ont été reportés et les avions doivent faire escale à Maurice pour s'approvisionner en kérosène.
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