Plus des deux-tiers des objets d'art --70.000-- se trouvent au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, dont 46.000 "acquises" durant la période 1885-1960, donc susceptibles selon le rapport Savoy-Sarr d'être restitués.
Plus de vingt mille autres se trouvent dispersés dans de nombreux musées, notamment dans les villes portuaires.
Ce chiffre n'inclut pas plusieurs milliers d'objets hébergés par les musées des missions, qui rassemblent des objets collectés par les congrégations catholiques en Afrique.
Le rapport cite de grands musées européens qui ont aussi de larges collections africaines: le Musée Royal de l'Afrique Centrale de Belgique (180.000), le British Museum (69.000 objets), le Weltmuseum de Vienne (37.000), le futur Humboldt Forum de Berlin (75.000), le Weltmuseum de Vienne (37.000).
Selon le rapport, les collections dans les musées nationaux africains excèdent rarement 3.000 oeuvres, souvent de peu de valeur artistique.
Au Quai Branly, les pièces venant du Tchad sont les plus nombreuses (9.296), car son territoire est au point de jonction entre l'Afrique du nord et l'Afrique sub-saharienne.
Viennent ensuite Madagascar (7.590), Mali (6.910), Côte d'Ivoire (3.951), Bénin (3.157), Congo (2.593), Gabon (2.448), Sénégal (2.281), Guinée (1.997).
Des pièces proviennent de territoires qui n'ont pas été colonisés par la France: Ethiopie (3.081), Ghana (1.656), Nigeria (1.148), RDCongo (1.428). Celles d'Afrique australe (9.282) et d'Afrique de l'Est (5.343) sont bien moins nombreuses.
Le rapport Savoy-Sarr, que le président Macron peut accepter, rejeter, compléter, amender à sa guise, propose trois phases pour les restitutions:
La première devrait aller de la remise du rapport vendredi au printemps 2019. L'inventaire des pièces majeures bien connues détenues dans des musées français devrait être envoyé aux Etats correspondant aux territoires coloniaux d'où elle proviennent. Ces oeuvres, venant du Bénin, Sénégal, Nigéria, Ethiopie, Mali, Cameroun, réclamées depuis longtemps, sont listées spécifiquement.
C'est "une manière de démontrer la vraie volonté de restitution de l'Etat français", insiste le rapport, selon lequel des mesures législatives devraient être prise dès la première phase pour rendre les restitutions irrévocables.
Le transfert de ces pièces devrait être effectué, si les pays d'origine considèrent déjà qu'ils sont en mesure de les recevoir, et une méthodologie de restitutions élaborée en commun.
La seconde phase, du printemps 2019 à novembre 2022, devrait permettre un inventaire complet, faciliter l'accès et le partage des documents digitaux, mettre en place des commissions et des ateliers dans le cadre d'un "dialogue intensif".
Aucune date de fin n'est prévue pour cette troisième phase qui commencerait en novembre 2022. Ce serait celle du transfert de la majeure partie des oeuvres, selon les deux auteurs, qui estiment en outre que "les pays africains doivent être assurés que leurs demandes de restitutions seront reçues au delà des cinq ans" (le laps de temps évoqué par Emmanuel Macron dans son discours de Ouagadougou en 2017).
A LIRE AUSSI.
L'Afrique, si proche et si loin des préoccupations du G7
A Marseille, le Mucem explore les "Vies d'ordures" du pourtour méditerranéen
Opération renaissance pour le musée d'Abidjan
En Côte d'Ivoire, opération renaissance pour le musée d'Abidjan
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.