Souvent ces deux dernières années, Noah et ses hommes, en quête d'un rare doublé un an après leur sacre face à la Belgique (3-2), ont bénéficié des renoncements des menaces les plus sérieuses (Murray, Djokovic, Nadal...) placées sur leur chemin. Ce n'est pas le cas pour l'ultime rencontre de son troisième mandat.
Face aux Français se dressent l'imposant Marin Cilic, N.7 mondial, et son jeune compatriote Borna Coric, 12e joueur mondial à 22 ans au bout de la meilleure saison de sa jeune carrière.
Un duo qui a laissé un mauvais souvenir à Noah: depuis qu'il a fait son retour à la tête des Bleus en 2016, une seule équipe lui a résisté... et c'est précisément la Croatie de Cilic et Coric, en demi-finales à Zadar cette année-là.
Pour que le scénario ne se répète pas sur la terre battue lilloise, le capitaine tricolore a, une fois de plus, manié l'art du contre-pied.
Il y a un an en finale, il avait surpris en associant Pierre-Hugues Herbert à Richard Gasquet en double - avec succès.
Pouille cantonné au banc
Cette fois, on se demandait qui accompagnerait vendredi Lucas Pouille, le mieux classé (32e) des trois prétendants aux simples malgré une saison médiocre. Noah a finalement choisi de le cantonner au banc pour confier les deux premiers duels à Tsonga, de retour de blessure depuis deux mois seulement et tombé au 259e rang mondial, et Jérémy Chardy (40e), le moins expérimenté du trio.
"Ce choix a été très compliqué, subtil", reconnaît le capitaine des Bleus. "Jo m'a surpris", justifie-t-il.
C'est une déception de plus pour Pouille, lui qui les a accumulées tout au long de la saison, dévissant du top 10 hors du top 30, et du rang de N.1 à N.4 français. Lui reste l'espoir de jouer dimanche.
Chardy, lui, a sans doute profité de son appétence pour la terre battue intérieure - il est invaincu sur cette surface en Coupe Davis - et de son bilan positif face à Coric (2-1), qu'il affrontera dans le premier match.
Si le choix de Noah a surpris Cilic, ça n'a "pas du tout" été le cas du capitaine croate Zeljko Krajan, habitué aux tours de passe-passe de son homologue français. "Il sort parfois de sa poche des jokers qui peuvent paraître incroyables, je me disais que Chardy pouvait être son joker cette fois", raconte-t-il.
Tsonga: "Prouver que j'ai ma place"
Tsonga vit lui un retour en pleine lumière encore inimaginable il y a quelques semaines. Le Manceau de 33 ans n'est revenu à la compétition que mi-septembre après avoir été tenu hors circuit pendant plus de sept mois par son genou gauche opéré (ménisque) puis récalcitrant.
"Ca a été un long chemin pour revenir sur les courts, j'ai le sentiment d'avoir ma place et j'espère le prouver", escompte Tsonga.
Ce week-end lillois signe la fin de la troisième ère Noah, qui va passer la main à Amélie Mauresmo. La fin aussi du format traditionnel de la Coupe Davis au profit, dès 2019, d'une formule radicalement transformée, condensée autour d'une semaine réunissant dix-huit nations, sauf rebondissement en fin de saison, à Madrid.
"On a une chance unique, qu'on n'aura plus jamais, de jouer la finale de la Coupe Davis à la maison. Mais cette opportunité ne sera vraiment vécue merveilleusement que si on gagne", souligne le capitaine tricolore. "On n'est pas favori. Mais c'est un bon coup à jouer. On n'a rien à perdre."
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