Que la circulation est compliquée depuis plusieurs jours, à Caen (Calvados) et dans son agglomération, à l'occasion des blocages de routes et autres barrages filtrants, organisés par les Gilets jaunes. Un mouvement qui se poursuit par-ci par-là ce mercredi 21 novembre 2018, même si la mobilisation est en nette baisse par rapport à samedi.
Si la grande majorité des blocages se sont déroulés dans une atmosphère pacifique, les dommages financiers sont importants. D'une part pour de nombreux commerces riverains, d'autre part pour des dégradations commises sur les infrastructures routières de l'agglomération.
"On ouvre pour perdre de l'argent"
Pour les commerçants, ces blocages sont un réel manque à gagner. Le Décathlon de Mondeville a eu la malchance de se trouver à proximité d'un barrage filtrant pendant plus de 48 heures.
Les Gilets jaunes ont bloqué le périphérique le week-end passé, compliquant l'accès aux grands centres commerciaux comme Mondeville 2. - Simon Abraham
Sa fréquentation en a pâti, avec un chiffre d'affaires en baisse de 90 % par rapport à la même période l'année précédente. "On ouvre pour perdre de l'argent, raconte Alizée Encoignard, directrice du magasin. Nous allons être obligés de ne pas recruter sur la période de Noël".
À quelques centaines de mètres, le centre commercial Mondeville 2 a lui aussi "été autant touché que Décathlon", dit la direction. L'immense parking du site est resté quasi désert pendant quatre jours. Le centre commercial a même dû fermer ses portes à 16 heures samedi.
Tout comme le Leclerc de Ifs, situé près du blocage du Pont bleu, qui a fermé "pour des raisons de sécurité. Nous ne voulions pas mettre nos salariés et clients en danger."
De l'autre côté du Pont bleu, si le McDo a profité des queues à n'en plus finir à ses guichets extérieurs, formées par des gilets jaunes en appétit, d'autres n'ont pas connu tel succès. L'hôtel Kyriad, situé en face des blocages a connu six annulations de chambres dans le week-end. "Et les clients présents se sont plaints du bruit, nous dit la direction. On a eu très peur, dans la nuit de lundi à mardi".
Un sacré coup de balai à réaliser après l'évacuation du Rond-point bleu par les forces de l'ordre. - Etienne Escuer
Cette nuit-là en effet, le blocage du Pont bleu a dégénéré, avec l'arrivée de casseurs, "qui ne sont pas des Gilets jaunes", glisse l'un des porte-parole de la mobilisation sur les réseaux sociaux, pour éviter tout amalgame. "La dernière nuit (de lundi à mardi ndlr.) ne représentait plus notre mouvement", ajoute-t-il.
200 000 euros de réparations
Sur place, une voiture incendiée, des personnes alcoolisées, une bagarre. "C'est ce qui a justifié l'intervention des forces de l'ordre pour évacuer ce blocage", explique Camille Goyet, directrice du cabinet du Préfet du Calvados.
Les dégradations commises dans ce secteur ont demandé à refaire le revêtement de la route. D'autres travaux demeurent à réaliser. L'ensemble des dégâts causés sur les routes de l'agglomération s'élève provisoirement à 200 000 euros.
Ce mardi, des agents ont refait une couche d'enrobé sur le périphérique, détérioré par les blocages. - Simon Abraham
Un coût élevé, sans compter le coût du radar incendié à Mondeville, ni celui de toutes les poubelles volées aux commerçants pour alimenter les feux sur les blocages, ainsi que les moyens à mobiliser pour nettoyer les espaces publics pollués par de nombreux déchets.
Des dédommagements lors d'un mouvement qui met en avant le ras-le-bol du coût de la vie… qui seront payés avec l'argent du contribuable.
Beaucoup de déchets laissés sur place par les Gilets jaunes, même après l'évacuation des blocages. - Simon Abraham
Au coût financier s'ajoute un coût humain. En trois jours, les sapeurs-pompiers du Calvados se sont détournés de leur mission première pour intervenir sur 42 feux sur les blocages.
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