"On voit bien aujourd'hui qu'on a une dérive totale d'une manifestation qui pour l'essentiel était bon enfant samedi. On voit qu'on a une radicalisation avec des revendications qui ne sont plus cohérentes, qui vont dans tous les sens", a déclaré M. Castaner sur France 2.
Les manifestations, qui se poursuivent mardi matin en ciblant les autoroutes et les dépôts pétroliers, ont fait un mort et 528 blessés, dont 17 touchés grièvement.
Christophe Castaner a notamment évoqué le cas de "trois policiers blessés à coup de boules de pétanque" et l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit à Langueux (Côtes-d'Armor) pour déloger d'un centre commercial "des hommes qui avaient des barres de fer et des cocktails molotov".
"Le droit de manifester (...) ce n'est pas celui de bloquer, de ne pas déclarer, de blesser les forces de l'ordre", a souligné le ministre de l'Intérieur, affirmant qu'il y a eu depuis samedi "autant de blessés dans nos forces de l'ordre que pendant l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes" en avril.
"Il y aura aujourd'hui des contrôles d'identité et des verbalisations", a-t-il averti, invitant "les gens qui sont très pacifiques, mais qui sont emportés par ceux qui sont plus radicaux, à rester dans un cadre légal".
"Il faut aussi penser que nos forces de l'ordre sont mieux mobilisées pour garantir la sécurité de nos concitoyens que pour anticiper ou pour courir derrière des gens qui veulent bloquer des ronds-points", a-t-il fait valoir.
Interrogé sur France Info, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a appelé de son côté les manifestants à garantir la "liberté de circulation" à "chaque citoyen", dénonçant les actions de certains "gilets jaunes".
"Il y a eu un certain nombre de dérives dans ces manifestations, homophobes, rascistes, il y a eu de la violence, et ce n'est pas acceptable. On peut exprimer ce que l'on veut dans notre démocratie, mais dans le calme et dans la dignité", a déclaré M. Le Maire.
"Nous sommes dans un état de droit avec des libertés" mais aussi "des devoirs", notamment "laisser chaque citoyen français libre de circuler comme bon lui semble", a insisté le ministre, estimant que les dérives du mouvement appelaient "une réponse ferme et déterminée" de l'État.
Plusieurs organisations patronales, dont le Medef, la CPME et l'U2P, ont appelé lundi à l'"apaisement" dans le conflit opposant les "gilets jaunes" au gouvernement, estimant que l'"exaspération" des manifestants ne devait pas conduire à un "blocage de l'économie".
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