Des dizaines d'hommes en armes, dont certains très jeunes, se sont ainsi livrés samedi à une démonstration de force lors d'un rassemblement dans les environs de la capitale Sanaa, que contrôlent les rebelles, se disant prêts à aller renforcer les fronts de guerre.
Ils on paradé à pied ou à bord de véhicules équipés de mitrailleuses en lançant des slogans favorables aux rebelles dont celui de "victoire de l'islam".
"Les tribus yéménites honorables sont prêtes à renforcer les fronts de guerre en combattants, en armes et en moyens financiers", a déclaré Chamsan Abou Nachtan, un volontaire.
"La soi-disant trêve n'est qu'une manœuvre des agresseurs, connus pour leurs conspirations et leurs complots", a-t-il ajouté en référence à la désescalade militaire à Hodeida, ville portuaire de l'ouest du Yémen située sur la mer Rouge.
Selon des habitants contactés par l'AFP, un calme relatif règne à Hodeida depuis la pause décidée la semaine dernière par les forces loyalistes, qui menaient une offensive pour reprendre cette ville stratégique aux Houthis. Lancée en juin avec le soutien militaire de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis, l'offensive s'était intensifiée début novembre.
Présent également au rassemblement organisé samedi près de Sanaa, Hamid Assem, dirigeant rebelle pressenti pour participer à d'éventuelles négociations de paix, a lui aussi affirmé que "le peuple yéménite continuerait de résister et de se mobiliser".
"Nous sommes prêts au dialogue à tout moment. Si (Martin) Griffiths (l'envoyé spécial de l'ONU) vient, on lui dira qu'on est prêt au dialogue et s'il ne vient pas on est prêt à se battre jusqu'au dernier souffle", a-t-il ajouté.
M. Griffiths, qui a annoncé une prochaine visite à Sanaa, a dit vendredi au Conseil de sécurité des Nations unies son intention d'organiser des pourparlers de paix "rapidement" en Suède afin de mettre un terme à la guerre au Yémen.
Volonté de paix
Le gouvernement yéménite soutenu par les Saoudiens, tout comme les rebelles Houthis, appuyés eux par l'Iran, ont montré un "engagement renouvelé" à travailler à une solution politique et ont présenté des "garanties solides" selon lesquelles ils participeraient aux pourparlers, a-t-il déclaré.
Aucune date n'a été évoquée pour ces pourparlers.
L'ONU s'est vivement inquiétée des conséquences des récents combats autour de Hodeida, point d'entrée de plus des trois-quarts des importations et de l'aide humanitaire internationale au Yémen, où 14 millions de personnes sont en situation de pré-famine.
Mercredi, les forces progouvernementales ont interrompu l'offensive qui s'était intensifiée 12 jours auparavant sur Hodeida, alors que la pression internationale s'accentuait pour une cessation des hostilités et une reprise des pourparlers de paix.
Ryad, qui intervient depuis 2015 au Yémen à la tête d'une coalition militaire soutenant les forces gouvernementales face aux rebelles Houthis, s'est déclarée en faveur des derniers efforts de paix.
L'Arabie saoudite fait face à une pression internationale grandissante depuis le meurtre le 2 octobre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul.
Les combats au Yémen ont fait quelque 10.000 morts et plus de 56.000 blessés depuis 2015, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Des responsables humanitaires estiment que le bilan des victimes directes ou indirects du conflit est largement plus élevé.
"L'Arabie saoudite soutien soutient l'émissaire (de l'ONU) dans ses efforts d'organiser des négociations à Stockholm avant la fin de ce mois" de novembre, a déclaré jeudi le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir.
"L'Arabie saoudite et ses alliés dans la coalition travaillent avec l'envoyé de l'ONU pour parvenir à une solution politique au Yémen", a-t-il renchéri en conférence de presse.
Autre pilier de la coalition militaire, la fédération des Emirats arabes unis a dit mercredi soutenir la convocation "au plus tôt" en Suède de pourparlers de paix inter-yéménites.
"Nous accueillons favorablement la convocation au plus tôt de pourparlers dirigés par l'ONU en Suède", a dit le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash sur Twitter.
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