Après la démission mercredi du ministre de la Défense Avigdor Lieberman, chef du parti nationaliste Israël Beitenou (5 députés), le gouvernement ne dispose plus que d'une seule voix de majorité au Parlement qui compte 120 membres.
M. Lieberman, partisan d'une opération militaire de grande envergure dans la bande de Gaza, a voulu ainsi protester contre le cessez-le-feu conclu indirectement entre Israël et les islamistes palestiniens du Hamas et ses alliés après les plus durs affrontements dans cette enclave depuis la guerre de 2014.
Après cette défection, le soutien du ministre des Finances, Moshé Kahlon, dirigeant du parti de centre droit Koulanou (10 députés) est devenu vital pour le Premier ministre. Or M. Kahlon s'est prononcé pour la tenue d'élections le "plus vite possible" alors que la législature actuelle ne doit prendre fin qu'en novembre 2019.
"Révolution"
"Dans une période aussi sensible du point de vue de la sécurité, aller aux élections constituerait une erreur. Ce soir, je vais rencontrer le ministre Kahlon pour une dernière tentative afin d'éviter la chute du gouvernement", a affirmé dimanche le chef du gouvernement israélien à l'ouverture du conseil des ministres.
Un autre membre de la coalition, Naftali Bennett, ministre de l'Education et chef du parti nationaliste religieux Foyer juif (8 députés), a pour sa part exigé d'hériter du portefeuille de la Défense. Sans ce parti, M. Netanyahu ne disposerait plus de majorité.
Vendredi, le Premier ministre avait rejeté cette demande et annoncé qu'il comptait prendre en charge provisoirement ce ministère.
La ministre de la Justice Ayelet Shaked, numéro deux du Foyer juif, a réaffirmé de nouveau dimanche que son parti réclamait ce portefeuille.
"La seule justification de la poursuite de l'existence du gouvernement jusqu'en novembre prochain, c'est que Naftali Bennett impose une révolution dans les questions de sécurité et rétablisse le pouvoir de dissuasion d'Israël", a-t-elle justifié.
"Les Israéliens en ont assez de voter pour la droite et avoir la gauche (...) C'est pourquoi il faut aller le plus vite possible vers des élections et former un nouveau gouvernement dirigé par Netanyahu avec à sa droite un Foyer juif fort", a-t-elle ajouté.
Selon plusieurs les médias citant le bureau du Premier ministre, M. Netanayuhu envisagerait d'accorder le ministère de la Défense à M. Bennett en échange de l'engagement de son parti de rester au gouvernement jusqu'à la fin de la législature.
"Un lapin du chapeau"
M. Kahlon a pour sa part affirmé samedi soir qu'il allait écouter ce que le Premier ministre avait à lui dire sur la manière dont il comptait gérer cette crise politique.
"Peut-être va-t-il sortir un lapin de son chapeau", a dit M. Kahlon à la télévision. "Pour le moment, il ne m'a pas convaincu, je voterai pour la dissolution du gouvernent", a-t-il mis en garde.
Les proches de M. Netanyahu sont montés au créneau pour soutenir ses efforts. La ministre de la Culture et des Sports Miri Regev a affirmé qu'il est "possible de s'arranger avec une coalition de 61 députés".
Yariv Levin, le ministre du Tourisme considère lui aussi qu'il n'y a "aucune justification à la dissolution d'un gouvernement qui fonctionne bien".
M. Netanyahu a pour sa part de nouveau agité la menace d'un éventuel retour au pouvoir de la gauche en rappelant que deux gouvernement menés par le Likoud étaient tombés à la suite de la défection de ses alliés situés plus à droite.
"Cela a abouti en 1992 et 1999 à la catastrophe d'Oslo et la catastrophe de la deuxième Intifada", a prévenu le Premier ministre. Il faisait allusion aux accords sur l'autonomie palestinienne conclus en 1993 par le gouvernement dirigé par le travailliste Yitzhak Rabin et le déclenchement de la deuxième révolte palestinienne en l'an 2000 alors qu'Ehud Barak, un autre dirigeant travailliste, était au pouvoir.
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