Le passé très récent, les joueurs ne doivent justement plus y penser, à cette invraisemblable défaite sur le gong face à l'Afrique du Sud (29-26) samedi dernier alors qu'ils tenaient un succès de prestige et porteur d'espoirs. Le premier face à une nation de l'hémisphère Sud depuis juin 2016 en... Argentine (27-0).
Mais ils ont perdu comme des Bleus, et la face de leur série d'automne s'en est retrouvée changée: au lieu de s'avancer face à l'Argentine emplis de certitudes, ils l'abordent en panne de confiance, comme un "match de la mort" à ne pas perdre.
Pour éviter d'être au pied du mur en recevant les Fidji en clôture, d'entamer en plein doute une saison qui mènera à la Coupe du monde 2019, et devenir les premiers dans l'ère professionnelle du XV de France à enchaîner six test-matches perdus de rang.
Pour l'instant, ils ont seulement égalé celle de l'an passé, tout juste arrêtée par un nul triste et historique face au Japon (23-23), fatal à Guy Novès.
'Ca va basculer'
Jacques Brunel l'a remplacé et le bilan ne s'en pas trouvé amélioré. S'il semble avoir redonné un état d'esprit et de corps aux Tricolores, il manque en effet l'essentiel: la victoire, seulement décrochée à deux reprises (en neuf matches) en 2018.
"Ca pèse mais c'est dans la défaite qu'on construit un groupe, son état d'esprit. En corrigeant nos petites erreurs, ça va tourner en notre faveur", veut croire le pilier Cedate Gomes Sa.
Les nuages laisseront bientôt place à un ciel davantage dégagé, Brunel en également persuadé: "A un moment donné, ça va basculer. On est là. Si on était à 10 kilomètres (des meilleurs), je serais plus inquiet."
Le pilier droit, ses partenaires et le sélectionneur ont été à l'unisson cette semaine: oui, la cruelle défaite contre les Boks a été difficile à digérer, mais il convient de regarder devant.
Camille Lopez résume le sentiment général: "C'est douloureux, forcément on a passé un samedi soir et un dimanche très compliqués, on ne va pas se mentir. Mais on a basculé dès le lundi, on a évité de ressasser. A ce niveau, on ne peut pas se permettre de se lamenter sur le match précédent."
'Ca me rend fou'
L'ouvreur et ses coéquipiers ne peuvent pas non plus se permettre de commettre les mêmes erreurs grossières, en fin de match ou bien avant.
Elles en rendent certains très amers, voire en colère, surtout les plus anciens, qui oscillaient entre abattement et ras-le-bol samedi dernier (Maestri, Bastareaud, Guirado).
Jefferson Poirot est plus neuf au niveau international mais n'en a pas moins sa langue dans sa poche: "Ce qui m'embête vraiment, c'est le nombre de défaites de l'après (Coupe du monde) 2015 à 3 points ou moins (six, NDLR). Ca me rend fou, on est les rois de la défaite encourageante ou du +toujours très près+".
Le tournant de la victoire et de la rigueur est donc à prendre au stade Pierre-Mauroy, face à des Pumas qui ont régulièrement pris un malin plaisir, depuis une dizaine d'années, à faire déjouer le XV de France devant son public (2007, 2014).
Le mental devrait prendre une part prépondérante: les Bleus, les mêmes que samedi dernier à deux exceptions près (Fickou et Huget), devront éviter de douter, transformer leur rage et leur frustration sans pour autant tomber dans l'excès.
"Il faudra être un ton au-dessus au niveau du combat, de l'agressivité, pour leur faire comprendre qu'on est là", avance Baptiste Serin.
Cela à dix mois de retrouver les Argentins dans la "poule de la mort" au Japon. Un rendez-vous sur lequel ne se projettent pas les Bleus, dont Lopez: "On a trop de boulot à court terme pour imaginer quelque chose face à l'Argentine à la Coupe du monde."
A LIRE AUSSI.
XV de France: Huget et Fickou, les deux seuls changements
Six nations: Irlande-France, les Bleus pour passer au vert
Tournoi: XV de France, un fil à renouer en Ecosse
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.