Cette information divulguée par le Washington Post, où collaborait régulièrement le journaliste critique de Ryad, contredit les récentes affirmations du royaume saoudien, qui a totalement dédouané Mohammed ben Salmane, surnommé "MBS".
Contactée par l'AFP, l'agence américaine de renseignements a refusé de commenter.
Pour parvenir à ces affirmations, précise le Washington Post, la CIA a examiné plusieurs sources de renseignement, notamment un appel entre le frère du puissant prince héritier, également ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi.
Selon le quotidien de Washington, Khalid ben Salmane a conseillé à M. Khashoggi de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, lui assurant qu'il ne lui arriverait rien.
Le quotidien ajoute qu'il avait passé ce coup de fil à la demande de son frère, ajoutant qu'il n'était pas clair que Khalid ben Salmane soit au courant que M. Khashoggi serait ensuite assassiné.
Khalid ben Salmane a très rapidement réagi, sur Twitter, à ces accusations, en réfutant fermement les allégations du Washington Post.
"C'est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonymes", a-t-il dénoncé, accompagnant son tweet d'un communiqué qu'il dit avoir transmis au journal.
"A aucun moment le prince Khalid n'a discuté de quoi que ce soit avec Jamal à propos d'un voyage en Turquie", est-il notamment écrit.
De son côté, le New York Times indique que des responsables américains ont averti que les agences de renseignement américaine et turque n'avaient pas de preuve évidente liant le puissant prince héritier à l'assassinat de M. Khashoggi.
Mais selon le journal new-yorkais, citant des responsables, la CIA estime que l'influence du prince est telle que l'assassinat n'aurait pu se produire sans son aval.
Entré le 2 octobre dans le consulat saoudien d'Istanbul, le journaliste critique du pouvoir y a été assassiné.
L'Arabie saoudite a, à plusieurs reprises, changé sa version officielle sur ce qui était arrivé à Jamal Khashoggi une fois franchie la porte du consulat.
Le procureur général saoudien a admis jeudi que le journaliste avait été drogué et démembré sur place.
Sur un total de 21 suspects, il a inculpé à ce jour 11 personnes qui seront déférées devant la justice. Il a requis la peine capitale pour cinq d'entre elles.
Mais Mohammed ben Salmane, surnommé "MBS", n'avait aucune connaissance du dossier, avait affirmé lors d'une conférence de presse à Ryad le porte-parole du procureur général, Shaalan al-Shaalan.
Allié historique de Ryad, Washington s'est empressé jeudi d'annoncer des sanctions contre 17 responsables saoudiens pour leur "responsabilité ou leur complicité" dans le meurtre de Khashoggi.
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