Selon les médias britanniques, l'influent ministre de l'Environnement Michael Gove, une des figures de proue de la campagne pro-Brexit, hésiterait à son tour à claquer la porte.
Il aurait décliné l'offre de Mme May de succéder au démissionnaire Dominic Raab comme ministre du Brexit, face au refus de la dirigeante de le laisser renégocier l'accord de divorce conclu avec l'Union européenne.
L'autorité de Theresa May a été durement ébranlée par une série de démissions de son gouvernement lors d'une journée tumultueuse jeudi et une menace de vote de défiance émanant de députés de son propre camp, partisans d'une rupture nette avec l'UE.
"Je veux que tous mes collègues du gouvernement sentent qu'ils peuvent continuer à faire leur excellent travail", s'est contentée de commenter la dirigeante en répondant aux questions d'auditeurs sur la radio LBC.
Opération de charme
La cheffe de l'exécutif a lancé une opération de charme envers les Britanniques pour les convaincre des bienfaits du projet d'accord, répondant aux questions des auditeurs tôt vendredi matin. Pendant une demi-heure, elle a adopté un ton presque enjoué, assurant à l'un d'eux, qui l'appelait à démissionner, que le texte permettrait au Royaume-Uni de redevenir maître de son avenir.
Theresa May avait déjà défendu bec et ongles le projet d'accord avec l'UE la veille, faisant planer la menace d'un retour en arrière sur le Brexit si elle n'obtenait pas de soutien au Parlement.
Ses propos n'ont pas convaincu le petit parti unioniste nord-irlandais DUP, dont les dix députés lui sont indispensables pour avoir une majorité absolue, et qui entend s'opposer au projet d'accord.
Le Daily Telegraph croit savoir que le DUP se considèrera comme délié de son accord politique avec le Parti conservateur sauf si Mme May est remplacée par un autre dirigeant.
Mais Theresa May a assuré vendredi sur LBC qu'elle continuait de travailler aux côtés du DUP, sans toutefois pouvoir garantir son soutien. "Quand il s'agira de voter, chaque député décidera individuellement comment voter."
La veille, elle a affronté pendant trois heures des députés vent debout contre l'accord, après la démission de quatre membres de son gouvernement, inquiets notamment du sort particulier réservé à la province britannique d'Irlande du Nord après le Brexit.
"J'ai moi-même des inquiétudes", a-t-elle admis sur LBC. Mais dans toute négociation, il faut faire des "compromis".
"Pas d'alternative"
Des députés de divers bords lui ont déclaré qu'il n'y avait aucune chance que le plan ait leur aval en décembre, après son approbation lors d'un sommet européen le 25 novembre à Bruxelles, mais Mme May a rejeté les appels à la démission.
Outre l'hostilité prévisible de l'opposition, la cheffe du gouvernement est en butte à celle de bon nombre de députés de son propre parti, dont plusieurs tentent d'organiser un vote de défiance pour l'évincer.
C'est le député conservateur pro-Brexit Jacob Rees-Mogg, à la tête du puissant groupe parlementaire eurosceptique European Research Group (ERG), qui est à la manoeuvre, l'accusant d'avoir trahi les promesses faites au peuple britannique.
L'appui de 48 députés, soit 15% du groupe conservateur à la chambre des Communes, est nécessaire pour organiser un vote de défiance, et il faudrait ensuite qu'une majorité de députés conservateurs votent contre Theresa May.
Le député europhile Kenneth Clarke a estimé que Mme May remporterait un vote sur la confiance. "Il n'y a pas d'alternative", a-t-il déclaré à Sky News.
Pour le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, les Brexiters ont désormais le choix entre "le reniement" ou "le désastre "économique".
"Personne ne préfère une absence d'accord. Ce n'est pas la meilleure issue. Mais cela ne doit pas terroriser non plus", a de son côté estimé l'ex-ministre du Brexit David Davis, qui avait démissionné en juillet face à une stratégie sur le Brexit jugée trop douce.
Les démissions au sein du gouvernement ont également conforté les partisans d'un second référendum sur le Brexit, une idée qui gagne du terrain même si Theresa May a répété jeudi qu'elle n'y recourrait pas.
Le projet d'accord prévoit un "filet de sécurité" ("backstop" en anglais), solution de dernier recours prévoyant le maintien de l'ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE ainsi qu'un alignement réglementaire plus poussé pour l'Irlande du Nord, si aucun accord sur la future relation entre Bruxelles et Londres n'était conclu à l'issue d'une période de transition de 21 mois après le Brexit, prévu le 29 mars 2019, et prolongeable une fois.
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