Nouvellement créé, ce spectacle retrace à travers le parcours de Colette, les mouvements de contestations nés en Mai 68. Benjamin Ducasse co-auteur et interprète de Camarades, membre de la compagnie nantaise Les maladroits nous parle de cette création originale.
Quelle place occupe cette nouvelle création dans votre parcours ?
"Cette pièce vient juste de voir le jour. Elle fait suite à 'Frères' qui parlait de la guerre d'Espagne et c'est en fait le deuxième volet d'une trilogie. 'Camarades' questionne l'engagement, les utopies et l'héritage. Nous sommes quatre dans la compagnie et cette trilogie explore nos racines. Dans 'Frères' nous nous sommes inspirés du parcours du grand-père d'Arno Wögerbauer, notre collaborateur. À travers son histoire on se penchait sur la génération de nos grands-parents. Dans Camarades, c'est l'histoire de nos parents cette fois qui nous a inspiré."
Comment avez-vous composé "Camarades" ?
"Nous nous sommes renseignés sur le sujet en regardant de nombreux documentaires et nous avons aussi réalisé une trentaine d'interviews de personnes qui se sont engagées dans cette période-là de l'histoire. Parmi toutes ces rencontres, l'une d'elles nous a vraiment touché et nous a inspiré le personnage fictif de Colette autour duquel se construit le spectacle. Son parcours nous permet d'aborder les évènements et les sujets qui nous tiennent à cœur. On cherche à comprendre les raisons de son engagement, mais aussi comment son histoire intime et personnelle vient résonner avec l'histoire collective. Même si ce spectacle est très documenté, il ne s'agit pas de théâtre documentaire car ce qui nous intéresse c'est d'aborder cela sous l'angle de l'intime."
Comment utilisez-vous les objets pour construire cette histoire ?
"Pour raconter cette histoire, il nous a semblé indispensable d'utiliser d'abord la craie blanche et le tableau noir. Ce sont des objets étroitement liés avec les évènements de Mai 68 que nous déclinons sous forme de poudre, de plâtre et de poussière. Les objets que nous utilisons sont souvent des objets dits 'pauvres' mais qui sont en fait de véritables réservoirs de mémoire comme les transistors qui figurent Nantes ou les boîtes de biscuits qui nous permettent de reconstituer Saint-Nazaire avant les bombardements. L'univers en miniature que l'on construit nous permet de contextualiser la scène que nous jouons à échelle 1."
Comment Colette apparait-elle sur scène ?
"Colette n'est jamais incarnée. Nous incarnons une galerie de personnages qui l'ont côtoyé et nous décrivons ce qui se passe dans sa vie à tour de rôle pour amener le public à voir ce monde par les yeux de Colette. C'est un vrai défi de la rendre active par ce procédé narratif. Pour y parvenir nous utilisons dans la narration une forme empruntée aux mouvements militants : le public assiste à une simili assemblée générale dans laquelle nous annonçons les thèmes abordés. C'est notre façon de marier fiction et réalité et de reconstituer les évènements vécus par Colette : c'est une mise en abyme."
Mardi 13 novembre 2018 à 14h30 à Charles-Dullin au Grand-Quevilly. 8€. dullin-voltaire.com
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