Un calme précaire s'est maintenu à Hodeida jeudi, pour la troisième journée consécutive, après 12 jours de bombardements et de combats meurtriers entre rebelles Houthis soutenus par l'Iran et qui contrôlent la ville, et une coalition progouvernementale appuyée militairement par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Pendant cinq mois, cette coalition a combattu par intermittence pour chasser les Houthis de cette cité sur la mer Rouge, qui abrite un port essentiel pour les importations et l'aide humanitaire internationale.
Les habitants disent craindre toujours un siège de Hodeida où des frappes aériennes et des combats de rue ont provoqué des destructions et fait craindre que le port, déjà sous un blocus de fait de la coalition antirebelles, ne soit la prochaine cible.
Les magasins et les écoles près des lignes de front ont rouvert jeudi et certaines familles ont commencé à s'aventurer à l'extérieur, a rapporté une correspondante de l'AFP.
"Par la paix ou la guerre"
Mercredi, des combattants loyalistes ont déclaré avoir reçu l'ordre de leurs supérieurs d'arrêter les opérations militaires, alors que des combats avaient atteint des quartiers résidentiels, dans les limites sud et est de la ville.
Mais un porte-parole de la coalition dirigée par les Saoudiens a refusé de confirmer un cessez-le-feu à Hodeida.
"Des opérations militaires sont en cours et chaque opération a ses particularités et son rythme propre", a déclaré jeudi le colonel saoudien Turki al-Maliki à l'AFP.
Les rebelles Houthis ont signalé des frappes aériennes jeudi au Kilomètre 16, sur une voie importante d'approvisionnement des rebelles, mais la coalition n'a pas confirmé.
Les pressions diplomatiques internationales pour mettre fin au conflit se sont considérablement intensifiées cette semaine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France appuyant l'ONU dans sa demande pressante de cessation des hostilités.
Les trois pays, importants fournisseurs d'armes à l'Arabie saoudite, n'ont pas cessé leurs livraisons en dépit de la guerre au Yémen et de l'affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien tué le 2 octobre au consulat du royaume saoudien à Istanbul.
Les Emirats arabes unis et le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi ont apporté leur soutien aux efforts des Nations unies pour organiser des négociations de paix en Suède avant la fin de l'année.
Le président Hadi a cependant souligné que "la bataille du peuple yéménite pour libérer Hodeida est inévitable, que ce soit par la paix ou la guerre", selon un communiqué diffusé tard mercredi par l'agence gouvernementale Saba.
Toutes les tentatives de cessez-le-feu et de pourparlers inter-yéménites ont échoué depuis 2015.
Port toujours en danger
Le conflit a déclenché ce que l'ONU appelle la pire crise humanitaire du monde avec 14 millions de civils en situation de pré-famine.
Selon des analystes, une attaque de la coalition sur le port de Hodeida reste une possibilité.
"Malgré la pause actuelle, une réponse sur la façon d'éviter une confrontation militaire à propos de Hodeida pourrait s'avérer hors de portée", a déclaré Elizabeth Dickinson, analyste à l'International Crisis Group.
L'offensive sur Hodeida a menacé des dizaines de milliers de civils piégés dans la ville, ainsi que le port, qui a été la cible d'une attaque pour la première fois lundi, les Houthis l'attribuant à un raid aérien de la coalition menée par Ryad.
"Nous devons à tout prix protéger ce port pour qu'il fonctionne au maximum de ses capacités, faute de quoi des gens vont mourir", a déclaré David Beasely, directeur du Programme alimentaire mondial lors d'une visite dans le port cette semaine.
L'Organisation mondiale de la santé estime que quelque 10.000 personnes ont été tuées et plus de 56.000 blessées dans les combats au Yémen depuis 2015. Mais des responsables humanitaires estiment que le bilan réel des victimes est bien plus élevé.
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Malgré l'affaire Khashoggi, Ryad garde les mains libres au Yémen
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