Il provoque la colère des avocats : le grand box en verre de la salle d'audience n°1, sans porte et avec des interstices de seulement quelques centimètres pour que le prévenu puisse s'adresser à son avocat, "présente le prévenu comme un animal en cage", selon Sylvie Morin-Mouchenotte, bâtonnière de l'Ordre des avocats du barreau de Caen (Calvados). Jeudi 15 novembre 2018, une trentaine d'avocats ont donc manifesté, pour demander à la fois l'enlèvement ou l'aménagement du box, mais aussi pour protester contre le projet de loi justice actuellement en débat parlementaire et qui "déshumaniserait la justice", selon leurs mots.
Installé en 2015
L'intervention d'un menuisier, pour établir un devis pour l'aménagement du box, a été sollicitée. Le coût est estimé entre 3 000 et 4 000 euros. "Il n'y a pas possibilité d'ouvrir les vitres, ce qui fait que le prévenu ne peut pas échanger avec son avocat", explique Sylvie Morin-Mouchenotte. "Sauf à mettre son visage entre les vitres, ce qui le positionne dans une situation ridicule et inconfortable. Il ne peut pas échanger directement avec les magistrats puisqu'il ne le voit qu'à travers la vitre, de manière un peu floue. Les magistrats, eux, ne voient pas le prévenu, ne voient pas ses expressions. Ça nuit à la défense."
"Dans un état de droit, la réaction immédiate devrait être l'enlèvement de ces box" - Sylvie Morin-Mouchenotte
Selon la bâtonnière, ce box, installé en 2015, "est attentatoire aux libertés puisque cela présente le prévenu comme une personne indigne et déjà condamnée". Au printemps dernier, le défenseur des droits Jacques Toubon avait d'ailleurs soutenu les initiatives des avocats, estimant que les box vitrés représentaient "une atteinte disproportionnée aux droits fondamentaux". Il y a quelques semaines, la "cage" du palais de justice d'Alençon a d'ailleurs été démontée.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.