Le "mobile politique sous-jacent à ses arrestations représentait un +aspect fondamental+ de l'affaire", deux de ces arrestations visant "en réalité à étouffer le pluralisme politique", a estimé la Cour, constatant la violation de l'article 18 de la Convention européenne des droits de l'Homme.
"Je suis très content, même très heureux", a réagi Alexeï Navalny, 42 ans, venu assister à la lecture de cet arrêt. En première instance, les juges n'avaient pas reconnu le caractère politique des arrestations.
"Nous sommes très satisfaits (...) Aujourd'hui, nous avons gagné toutes les affaires et le plus important est que nous avons obtenu que ces arrestations soient reconnues comme politiquement motivées", a dit l'opposant russe devant la presse.
La Cour a conclu également à la violation de l'article 11 de la Convention (droit à la liberté de réunion et d'association) "au motif que deux des arrestations étaient dépourvues de buts légitimes et que les cinq autres n'étaient pas nécessaires dans une société démocratique".
Elle a "également recommandé (...) que le gouvernement prenne des mesures afin de garantir le droit à la liberté de réunion pacifique en Russie".
En conséquence, la Russie a été condamnée à verser 50.000 euros pour dommage moral à Alexeï Navalny, 1.025 euros pour dommage matériel et 12.653 euros pour frais et dépens.
Le militant anticorruption a été arrêté à sept reprises par la police russe entre 2012 et 2014, en marge de rassemblements politiques contre le gouvernement.
À chaque fois, il a été conduit dans un poste de police, gardé pendant plusieurs heures et inculpé d'une infraction administrative pour "violation de la procédure établie de conduite des événements dans un lieu public" ou pour "désobéissance à une sommation légale de la police".
Selon la CEDH, toutes les inculpations ont conduit à un procès, à l'issue duquel il a été reconnu coupable d'une infraction. À cinq reprises, il a été condamné à une amende de 1.000 à 30.000 roubles (13 à 395 euros) et à deux reprises à des détentions administratives de 7 et 15 jours.
L'opposant avait dénoncé en vain ces arrestations devant les juridictions russes avant de saisir la Cour de Strasbourg, introduisant cinq requêtes entre 2012 et 2014.
A LIRE AUSSI.
Russie: Navalny appelle à dénoncer une "supercherie"
Russie: l'opposant Navalny doit être remis en liberté après sa détention
L'opposant Navalny finalement autorisé à quitter la Russie pour Strasbourg
Russie : sitôt libéré, l'opposant Navalny repart en campagne
Russie: Navalny appelle à manifester le jour des 65 ans de Poutine
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.