De son côté, le gouvernement des Emirats arabes unis, pilier avec l'Arabie saoudite de la coalition antirebelles au Yémen, a annoncé qu'il soutenait la convocation "au plus tôt" en Suède de pourparlers de paix inter-yéménites.
Trois commandants yéménites sur le terrain, qui appartiennent à des unités différentes, ont dit à l'AFP avoir des ordres de cesser le feu et d'arrêter toute offensive jusqu'à nouvel ordre à Hodeida, une ville de l'ouest du pays aux mains des rebelles depuis 2014.
Cependant, "nous répondrons à tout mouvement de l'ennemi", a dit l'un d'eux.
Ces déclarations vont dans le sens de la nette désescalade observée depuis lundi à Hodeida, dont le port est vital pour l'aide humanitaire internationale à une population exsangue après quatre années de guerre et menacée aujourd'hui par une grande famine.
"Nous accueillons favorablement la convocation au plus tôt de négociations dirigées par l'ONU en Suède", a dit le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anwar Gargash.
"Etendre l'assistance humanitaire"
Les Emirats sont très soucieux de leur image internationale, alors que l'Arabie saoudite ne cesse d'être critiquée pour ses "bavures" à répétition contre les civils au Yémen et sur l'affaire Jamal Khashoggi, du nom de ce journaliste tué le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul.
Ces deux pays apportent un important soutien militaire, notamment aérien, aux forces progouvernementales yéménites depuis mars 2015, cherchant à chasser de Hodeida les rebelles qui contrôlent aussi la capitale yéménite Sanaa et d'autres régions du nord.
"Nous travaillons étroitement avec l'ONU pour étendre l'assistance humanitaire à toutes les régions du Yémen", a souligné M. Gargash. "L'important, c'est de s'occuper des besoins de la population".
Douze jours de bombardements et de combats à Hodeida ont fait près de 600 morts, principalement des combattants dans les deux camps, selon des sources militaires loyalistes et hospitalières.
L'ONU s'est à plusieurs reprises inquiétée des conséquences de la bataille de Hodeida sur la population du Yémen, dont la moitié est en situation de pré-famine.
D'intenses efforts diplomatiques internationaux ont abouti à une nette désescalade depuis lundi dans les combats à Hodeida.
"C'est calme aujourd'hui (mercredi à Hodeida). Apparemment, il n'y a pas eu d'affrontements durant la nuit et ce matin, mais le bruit des avions est toujours entendu", a rapporté une correspondante de l'AFP. Des habitants disent toutefois redouter un siège.
Si les combats ont nettement baissé d'intensité, les belligérants restent sur leurs gardes.
Les rebelles, soutenus par l'Iran, ont posé des mines près des entrées du port, ont affirmé mercredi des employés.
Les Houthis ont eux-mêmes dit avoir posé des mines dans divers secteurs de la province de Hodeida en diffusant des séquences mardi soir de ce qu'ils ont présenté comme des explosions de mines visant leurs adversaires.
Un petit bâtiment du port de Hodeida a été visé par une attaque lundi, pour la première fois depuis juin, date à laquelle la coalition antirebelles a lancé son offensive pour prendre la ville aux Houthis.
Le directeur-adjoint du port, Yahya Sharafeddine, a parlé d'un raid aérien, mais souligné que le port fonctionnait toujours "normalement".
Les Nations unies ont prévenu qu'une attaque contre le port serait "catastrophique".
"Situation désespérée"
David Beasley, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a visité le port de Hodeida, s'est alarmé de la situation humanitaire, dans une interview à la BBC.
"Les conditions sur le terrain sont extrêmement mauvaises", a-t-il dit en parlant de "12 à 14 millions de personnes au bord de la famine".
Il s'agit d'une "situation désespérée", a insisté M. Beasley.
Les combats au sol et frappes aériennes dans la province de Hodeida s'étaient intensifiés au cours des dix premiers jours du mois.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui a confirmé l'accalmie depuis lundi, ils ont fait 92 victimes civiles, dont 34 sont décédées, au cours de la première semaine de novembre.
L'ONU et les grands capitales occidentales n'ont cessé d'appeler ces derniers jours à la cessation des hostilités au Yémen et à la reprise des négociations.
Londres a annoncé mardi que la coalition sous commandement saoudien avait accepté le principe d'une évacuation de rebelles Houthis blessés avant de possibles pourparlers en Suède "d'ici fin novembre".
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