Selon les chiffres préliminaires publiés par la ville canadienne deux heures après la fermeture des bureaux de vote, 56,4% des habitants se sont prononcés durant ce scrutin électronique pour le "non", contre 43,6% pour le "oui". Un résultat qui sonne le glas de la candidature.
Les résultats officiels seront publiés vendredi, ont précisé les autorités locales.
Le conseil municipal de Calgary qui doit se prononcer in fine, a priori en début de semaine prochaine, sur la poursuite ou l'abandon de la candidature, pourrait difficilement faire autrement que de jeter l'éponge.
"Le CIO prend note de la décision concernant la candidature de Calgary pour les Jeux olympiques d'hiver. C'est sans surprise, à la suite des discussions politiques et incertitudes jusque dans les derniers jours", a réagi mercredi un porte-parole de l'instance.
Le coût du projet Calgary 2026, qui reposait sur des infrastructures sportives utilisées lors des JO-1988 et même lors des JO-2010 de Vancouver en Colombie britannique voisine, était estimé à cinq milliards de dollars canadiens (3,3 milliards d'euros), bien loin des ardoises colossales des derniers Jeux d'hiver, à Sotchi (Russie) en 2014 et Pyeongchang (Corée du Sud) en 2018.
Accord in extremis
Le gouvernement fédéral de Justin Trudeau avait promis 1,45 milliard de dollars canadiens, et la province de l'Alberta 700 millions, laissant à Calgary une facture de 390 millions, tandis que la contribution du CIO devait être, en cas de succès, de 1,2 milliard.
Le conseil municipal de Calgary avait trouvé in extremis fin octobre un accord avec le gouvernement fédéral et la province de l'Alberta sur le financement de la candidature, mais les dissensions au sein du conseil municipal et cet accord de dernière minute n'ont pas contribué à rassurer la population.
Avec une participation de 304.774 votants sur 767.000 possibles, les Calgariens ont envoyé un message fort: trente ans après avoir accueilli les JO-1988 marqués par les parcours improbables du sauteur à skis britannique Eddie The Eagle et d'un équipage jamaïcain de bobsleigh rendu célèbre par le film "Rasta Rockett", ils ne veulent plus de la flamme olympique.
"Ce résultat nous permet de continuer de construire un avenir vibrant et solide pour Calgary, on peut travailler ensemble sur des priorités qui servent l'intérêt général", s'est félicité l'association "No Calgary Olympics".
Le comité de candidature Calgary 2026 ne se fait guère d'illusions et a annoncé dans la foulée son démantèlement: "Dans les semaines à venir, Calgary 2026 conclura ses activités, notamment en préparant la fermeture de ses livres comptables et en présentant des rapports finaux à ses partenaires financiers", a-t-il expliqué.
Partisans et opposants ont mené campagne jusqu'au bout dans une consultation annoncée comme bien plus incertaine.
Les arguments des partisans du "non", qui ont mené une campagne très active sur les réseaux sociaux, ont frappé les esprits des 1,23 million d'habitants, en brandissant l'épouvantail d'un dérapage des dépenses qui entraînerait une hausse des impôts locaux.
Un salut américain?
Le probable retrait de Calgary est une mauvaise nouvelle pour le CIO qui n'aurait donc plus que deux candidatures à étudier pour l'échéance 2026, Stockholm et Milan/Cortina d'Ampezzo (Italie).
Encore faut-il que d'ici juin 2019, date de la désignation de la ville-hôte, ces deux projets soient toujours en course, la candidature italienne par exemple ne bénéficiant pas du soutien financier de Rome.
Le phénomène n'est pas nouveau pour le CIO, confronté depuis plusieurs échéances déjà à la raréfaction des candidatures et à l'hostilité des populations locales --Graz/Schladming en Autriche et Sion en Suisse pour 2026.
Le CIO a pourtant changé les règles avec son Agenda 2020 pour réduire les coûts et le risque de dérapages budgétaires, en demandant aux villes candidates de s'appuyer sur des sites, sportifs et autres, déjà existants.
Le salut pourrait venir des États-Unis, officiellement sur les rangs pour les JO d'hiver suivants, en 2030, mais Salt Lake City (Utah) serait prêt à devancer l'appel. Le dossier, solide, repose grandement sur les JO-2002 et la population locale est, elle, enthousiaste à l'idée d'accueillir les rendez-vous olympique et paralympique.
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