Les services du ministre de la Défense Avigdor Lieberman, qui avait exprimé la veille son désaccord avec l'arrêt des frappes israéliennes, ont annoncé qu'il ferait une déclaration à 13H00 locales (11H00 GMT), provoquant des spéculations sur sa démission.
Entre-temps, les écoliers du sud d'Israël et de la bande de Gaza ont repris la classe mercredi, trois jours après le début d'une escalade qui a vu les groupes armés palestiniens tirer des centaines de roquettes et d'obus de mortier sur Israël, et l'armée israélienne bombarder des dizaines de positions dans l'enclave.
Quatorze Palestiniens ont été tués par les tirs et frappes israéliens. Les hostilités ont causé la mort d'un officier israélien et d'un autre Palestinien travaillant en Israël, tué par une roquette.
Plus qu'à aucun autre moment depuis 2014, elles ont rapproché les protagonistes d'une quatrième guerre en une décennie dans le territoire sous blocus coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, avant l'annonce mardi après-midi d'un cessez-le-feu sur intercession égyptienne.
L'aviation israélienne et les roquettes palestiniennes se sont en conséquence tues mardi après-midi.
Et la vie a repris son cours dans la bande de Gaza éprouvée par les guerres, la pauvreté, les pénuries et le chômage, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Du côté israélien, toutes les restrictions ont été levées aux activités dans les localités périphériques de Gaza, où les tirs de roquettes avaient précipité les résidents aux abris. Les trains devaient recommencer à circuler.
"Victoire sur Israël"
Le mouvement islamiste Hamas, qui dirige sans partage la bande de Gaza, et les autres groupes palestiniens ont indiqué qu'ils respecteraient le cessez-le-feu "aussi longtemps que l'ennemi sioniste le respectera".
Le Hamas et ses alliés se sont employés à véhiculer un message de succès. Après l'annonce du cessez-le-feu, des milliers de Gazaouis ont participé à des manifestations de joie pour proclamer la "victoire sur Israël".
Un contraste frappant avec la situation de l'autre côté de la frontière.
Nombre d'Israéliens de la "périphérie" soumise aux tirs de roquettes ont exprimé dans la rue et sur les réseaux sociaux leur ressentiment contre un gouvernement qui devrait à leurs yeux frapper plus fort les groupes palestiniens. Et les divisions causées depuis des mois au sein du gouvernement par la stratégie à adopter face au Hamas ont éclaté encore davantage au grand jour.
Des centaines d'Israéliens ont manifesté mardi soir à Sdérot, commune riveraine de Gaza, contre le fait que le gouvernement les laisserait à la merci de nouvelles attaques au lieu de matraquer le Hamas.
"Réveillez-vous, le sud est en train de brûler" proclamait une banderole auprès de feux de rue.
Surenchère électoraliste
Malgré des mois de tensions persistantes le long de la frontière avec Gaza, le Premier ministre israélien a fait le choix du cessez-le-feu plutôt que de l'escalade militaire, faute d'options, s'accordent les commentateurs.
M. Netanyahu préfèrerait contenir le Hamas plutôt que de tenter de l'éliminer, inquiet soit du vide que laisserait le mouvement islamiste, soit de l'impossibilité pour Israël d'assumer la sécurité d'un territoire d'où il s'est retiré en 2005.
Lors d'une réunion du cabinet de sécurité, forum restreint chargé des questions les plus sensibles autour du Premier ministre, les responsables de l'armée et de tous les services de sécurité ont plaidé pour le cessez-le-feu, a rapporté la presse, et M. Netanyahu les a suivis, sans soumettre la question à un vote.
Le ministre ultranationaliste de la Défense, qui a déjà dit par le passé qu'un arrangement avec le Hamas était impossible et préconisé de lui porter un "coup sévère", a immédiatement pris ses distances en publiant un communiqué pour démentir avoir soutenu un arrêt des opérations israéliennes.
Un autre pilier de la coalition et partisan de la manière forte, le ministre de l'Education et chef du parti nationaliste religieux Foyer juif, Naftali Bennett, a fait de même. L'opposition a également attaqué M. Netanyahu.
Depuis des mois, des élections anticipées avant l'échéance prévue de novembre 2019 sont dans l'air, favorisant les surenchères.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, quant à lui, s'est réuni à huis clos mardi pour discuter de Gaza, mais s'est séparé sur un constat d'échec, ont indiqué des diplomates.
Gaza et ses alentours sont en proie depuis fin mars aux tensions qui ont culminé à de nombreuses reprises dans des flambées de violences jusqu'alors retombées au bout de quelques heures.
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