Lors d'un point d'étape devant les ministres en charge des Affaires européennes des 27, le négociateur en chef de l'UE, Michel Barnier, a déclaré qu'un accord n'a "pas encore été trouvé", et que les "intenses efforts de négociation se poursuivent", selon un communiqué du Conseil de l'UE, l'institution qui regroupe les Etats membres.
Sans surprise, le principal problème reste l'absence de solution pour éviter une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.
Les Européens attendent une nouvelle proposition claire de la part de Londres.
La Première ministre Theresa May doit non seulement trouver un compromis soutenu par ses ministres - qu'elle réunit mardi -, mais qui doit aussi être susceptible d'être voté par le Parlement, alors que pour le moment la division continue de régner.
"Les discussions se poursuivent. Ils ont négocié jusqu'à 02H45 du matin et ils négocient encore ce matin", a déclaré à la presse son porte-parole, à propos des négociateurs britanniques et européens. "Nous voulons faire des progrès aussi vite que possible pour atteindre un accord cet automne", a-t-il ajouté.
Selon une source gouvernementale britannique, les discussions doivent aboutir d'ici à mercredi pour qu'un sommet puisse encore se tenir en novembre sur l'accord final de retrait.
Lundi, l'ancien ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, pro-Brexit, a critiqué sévèrement une nouvelle fois Mme May, dans le Daily Telegraph, l'accusant d'être "au bord de la reddition totale", et a appelé ses ministres à la mutinerie.
Vendredi, son frère Jo Johnson, lui partisan du maintien dans l'UE, a démissionné de son poste de secrétaire d'Etat aux Transports pour protester contre la proposition d'accord en cours de négociation, "une terrible erreur". Il a appelé à un nouveau référendum sur le Brexit, une demande qui connaît une certaine dynamique au Royaume-Uni mais que Mme May a exclue.
Stade critique
L'UE espérait initialement pouvoir avaliser un accord lors d'un sommet à la mi-octobre mais, en l'absence de percée sur le dossier irlandais, n'a pu que constater que davantage de temps était nécessaire. Or, l'UE et le Royaume-Uni ont besoin d'un délai avant la date prévue du Brexit le 29 mars 2019 pour pouvoir faire ratifier l'accord de retrait par leurs Parlements.
"Les négociations sont à un stade très critique et délicat. Une réflexion claire et ciblée est désormais nécessaire pour parvenir à un accord satisfaisant", a déclaré le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney, dans un communiqué.
Michel Barnier ne s'est pas adressé à la presse lundi matin à Bruxelles. Outre son récapitulatif des négociations devant les 27, il a rencontré M. Coveney en tête à tête.
"Nous sommes déterminés à avoir un accord, un bon accord, nous pensons que c'est possible", avait déclaré la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau, en arrivant à la réunion lundi matin. "Il reste peu de temps", a-t-elle toutefois rappelé, à l'unisson de ses homologues européens.
"Il n'y a pas de signal positif" sur les propositions concernant l'Irlande, a rapporté le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders. "J'espère que ce sera le cas dans les prochaines semaines", a ajouté le ministre, évoquant une échéance à Noël.
L'une des options serait de garder le Royaume-Uni dans une union douanière avec l'UE, mais un tel arrangement implique pour l'UE d'en discuter les détails.
Pour les analystes d'Eurasia Group, en l'absence de percée d'ici à mercredi, "May pourrait devoir attendre jusqu'au sommet déjà prévu des 13 et 14 décembre pour obtenir l'approbation de l'UE à un accord".
Reflet des incertitudes sur la perspective d'un accord rapide, la livre sterling baissait nettement lundi, à 1,2870 dollar pour une livre vers 12H45 GMT contre 1,2970 vendredi soir, et à 87,55 pence pour un euro (contre 87,37 pence).
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