Quelques heures plus tôt, l'une de ces militantes a réussi à se mêler aux photographes accrédités pour la cérémonie de commémoration de l'Armistice de la Première Guerre mondiale, près de l'Arc de Triomphe. Signalée aux forces de sécurité par les photographes intrigués par la présence de cette inconnue dotée d'un badge au nom d'une consoeur connue, elle a ensuite été extraite du groupe.
Cette femme a été reconnue sur une photo comme étant l'une des trois Femen interpellées après leur intrusion au passage du cortège. Le groupe féministe, joint par l'AFP, a affirmé ne pas avoir de rapport avec cette femme.
L'intrusion des militantes sur les Champs-Élysées a été diffusée en direct pendant cet événement mondial, alors que près de 10.000 policiers, gendarmes et pompiers avaient été déployés pour sécuriser la capitale, sur fond de menace terroriste persistante.
Le ministre de l'Intérieur a néanmoins assuré que ni la sécurité du cortège ni celle du président américain n'avaient été menacées. "Elles ont été immédiatement neutralisées", a déclaré Christophe Castaner. Qualifiant leur irruption "sans arme et sans menace" d'"opération de communication visuelle", il a conclu: "L'essentiel c'est que la sécurité du cortège et du président des États-Unis n'a été en rien menacée".
Dans un communiqué dimanche soir, le ministre et son secrétaire d'Etat Laurent Nunez ont précisé que "des investigations sont en cours pour déterminer les conditions dans lesquelles ces trois personnes ont pu faire irruption sur le passage du cortège", ajoutant qu'"une enquête judiciaire a été ouverte pour exhibition sexuelle, entrave à la circulation, usurpation de titre, usurpation d'identité et faux document".
Les mots "Hypocrisy parad", "Gangsta party" et "Fake peacemakers" inscrits sur leurs poitrines nues, les militantes ont sauté par-dessus les barrières dressées le long de l'avenue au moment où la voiture du président américain remontait les Champs-Élysées peu avant 11H00, sous les yeux de centaines de spectateurs.
Deux militantes ont été immédiatement interceptées par les forces de l'ordre après avoir sauté les barrières. Au même moment, une troisième Femen, positionnée seule un peu plus haut sur l'avenue, a elle réussi à courir jusqu'au milieu de la chaussée en frôlant presque le cortège officiel.
Cette militante, qui portait l'inscription "Fake peacemakers" (Faux pacificateurs), a été arrêtée par trois membres des forces de l'ordre dix secondes plus tard.
"La France célèbre la paix avec cette cérémonie mais la moitié des chefs d'État invités sont responsables de la plupart des conflits dans le monde. Nous protestons contre la venue de Trump, Poutine, Erdogan, Mohammed ben Salmane Netanyahu", a expliqué à l'AFP peu après cet incident Constance Lefèvre, une militante Femen présente dans le public sans avoir pris part à l'action.
"petite histoire"
Interrogé sur LCI sur l'incident, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux y a vu "une petite histoire", préférant retenir de la journée "la grande Histoire".
La veille, un autre trio Femen s'était brièvement exposé sous l'Arc de Triomphe en criant: "Welcome war criminals" (Bienvenue aux criminels de guerre). Elles ont été convoquées en mars en vue de leur comparution à un procès pour "exhibition sexuelle" devant le tribunal correctionnel de Paris.
Ce mouvement féministe créé il y a 10 ans et qui entend dénoncer l'oppression politique et religieuse n'en est pas à son premier coup d'éclat, avec une méthode désormais célèbre: slogans sur leur poitrine dénudée, ces femmes trompent les services de sécurité du monde entier, se faufilent dans les foules pour crier leur message.
Dans un communiqué diffusé après leur action sur les Champs-Élysées, les Femen ont expliqué que "Trump, Poutine, Erdogan, ben Salmane et Macron avaient transformé le 11 novembre en un triste spectacle qui n'est divertissant que pour les criminels qui y participent".
Pour ces commémorations exceptionnelles du centenaire de la Grande Guerre à laquelle participent des dizaines de chefs d'État et de gouvernement, la France a pourtant mis en place un dispositif d'ampleur avec le déploiement d'environ 10.000 membres de force de l'ordre.
Les autorités ont justifié ces mesures en évoquant notamment le "risque terroriste" dans un pays frappé ces dernières années par une vague d'attentats jihadistes sans précédent, et celui de "la mouvance radicale".
Un rassemblement anti-Trump place de la République s'est déroulé sans incident dans l'après-midi, avec 1.500 manifestants dont une centaine de militants "black blocs", selon la préfecture de police.
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