Les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Mike Pompeo et Jim Mattis, doivent s'entretenir à Washington avec leurs homologues chinois Yang Jiechi et Wei Fenghe, avant une conférence de presse commune à la mi-journée au département d'Etat.
Ce deuxième rendez-vous du "dialogue diplomatique et sécuritaire", après un premier en juin 2017, s'inscrit dans la relance des relations américano-chinoises décidée par le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue Xi Jingping.
Ces derniers avaient lancé ces négociations thématiques lors de leur sommet d'avril 2017 à Mar-a-Lago, en Floride, à l'issue duquel le milliardaire républicain, au pouvoir depuis peu, avait assuré avoir "bâti une amitié" avec le président chinois.
Le ton a depuis nettement changé: Donald Trump a renoué avec les accents offensifs de sa campagne, engageant une guerre commerciale avec la Chine doublée d'une attaque sur de nombreux autres fronts.
Dans un discours digne, selon certains observateurs, d'une nouvelle guerre froide, le vice-président américain Mike Pence a accusé début octobre Pékin de vol de technologies sensibles, d'expansionnisme diplomatique et militaire, d'atteintes massives aux libertés publiques et aux minorités religieuses, et même d'ingérence électorale pour se débarrasser du locataire de la Maison Blanche.
Peu après, Mike Pompeo avait reçu un accueil glacial dans la capitale chinoise, et le dialogue de ce vendredi, initialement prévu en octobre en Chine, avait été reporté.
Sa tenue à Washington peut donc être interprétée comme un signe d'apaisement.
"Relation constructive"
"Nous voulons avoir avec la Chine une relation constructive, tournée vers les résultats", a assuré jeudi à des journalistes l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin Terry Branstad. "Les Etats-Unis n'essaient pas de contenir la Chine, mais nous voulons de l'équité et de la réciprocité".
Le diplomate a expliqué que le dialogue devait permettre des échanges "francs et ouverts" sur des sujets très divers comme la militarisation croissante de la mer de Chine du Sud, les droits de l'homme ou encore le contrôle du fentanyl, cet opiacé de synthèse très puissant responsable d'une vague de décès par overdose sans précédent aux Etats-Unis.
La Corée du Nord sera aussi au menu, Washington souhaitant que Pékin maintienne la pression sur Pyongyang au moment où le régime nord-coréen réclame un allègement des sanctions internationales en échange d'avancées dans sa dénucléarisation.
Pour la délégation chinoise, le sujet-clé est Taïwan, et la position jugée encore trop ambigüe de l'administration Trump, priée de réaffirmer clairement sa politique consistant à ne reconnaître que la Chine populaire.
Mais là aussi, le ton se veut conciliant. La Chine veut travailler main dans la main avec les Etats-Unis pour éviter les confrontations et parvenir au respect mutuel et à une coopération gagnant-gagnant, a déclaré Yang Jiechi, selon des propos rapportés par l'agence Chine nouvelle après sa rencontre mercredi avec le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton.
Alors que les mises en garde se multiplient quant aux risques que fait planer la guerre commerciale sur l'économie mondiale, Donald Trump s'est montré optimiste ces derniers jours sur la possibilité d'un accord sur ce front avec la Chine, tandis que Xi Jinping s'est de nouveau engagé à ouvrir davantage son marché aux importations.
Les deux présidents doivent se rencontrer en marge du sommet du G20 les 30 novembre et 1er décembre en Argentine.
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