"Nous allons y arriver ! Nous allons y arriver grâce a vous. Chaque jour compte. C'est parce que nous sommes rassemblés que nous allons y arriver, nous avons le même combat. J'espère qu'il y aura un reprise confirmée", a-t-il déclaré lors d'une réunion sur le site de l'usine avec les syndicats, des élus et le président d'Ascoval Cédric Orban.
Annoncée mercredi par Bercy, cette visite -la première du ministre de l'Économie- intervient alors que les 281 salariés de l'entreprise ont repris lundi le travail, après plus d'une semaine de blocage, dans l'attente d'une décision judiciaire sur le projet de reprise déposé par le groupe franco-belge Altifort.
Cette décision sera finalement rendue le 12 décembre, a annoncé mercredi la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg. Ce nouveau délai doit permettre de peaufiner l'offre d'Altifort et de trouver un accord avec Vallourec, actionnaire et principal client de l'aciérie.
"J'étais décidé depuis le début à tout faire pour sauver l'aciérie Ascoval, je le suis encore plus après cette visite. J'ai vu une entreprise du XXIe siècle, pas une entreprise du XXe siècle", a déclaré M. Le Maire.
"L'État n'est pas là pour sauver un canard boîteux, il est là pour défendre une aciérie qui est performante, qui fait des aciers de qualité, avec un outil de production qui sera plus respectueux de l'environnement que d'autres", a-t-il insisté, affirmant que sa détermination à sauver l'usine était "totale".
'Boucler le plan de financement'
Nacim Bardi, délégué CGT, s'est alors dit "rassuré" : "Il est venu constater qu'on avait un outil performant, neuf, récent. J'espère que l'histoire se finira bien", a-t-il dit à l'AFP. "Je reste rassuré sur le fait qu'aujourd'hui, l'État parle le même langage que nous (...) Toutes les chances sont de notre côté", a pour sa part affirmé Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination syndicale.
Devenue Ascoval en 2017, l'aciérie de Saint-Saulve attend un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, à qui Vallourec avait cédé 60% de l'usine, tout en conservant 40% des engagements de commandes.
Le suisse Schmolz+Bickenbach avait acquis fin janvier 2018 la plupart des actifs d'Asco Industries, sans inclure Ascoval dans le périmètre de cette reprise. En conséquence, Acoval était parti à la recherche de son propre repreneur.
Fin octobre, l'horizon de l'aciérie s'était éclairci quand le projet de reprise de l'usine par Altifort avait été jugé "solide" et "crédible" par Bercy et le cabinet d'experts indépendants Roland Berger. Le gouvernement avait affirmé vouloir régler ce dossier d'ici à "début décembre".
L'offre de départ d'Altifort impliquait que Vallourec maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes, mais le sidérurgiste a refusé, obligeant le gouvernement et le groupe franco-belge à travailler sur une proposition alternative avec des sources de financement et des clients supplémentaires.
"Il reste aujourd'hui des difficultés, chacun le sait, il faut boucler le plan de financement, un carnet de commandes qui soit rempli, il faut trouver un accord avec Vallourec sur un ou deux points, mais j'y travaille tous les jours", a affirmé M. Le Maire.
"Plusieurs étapes ont été franchies: la première, on a montré que cette entreprise était viable; la deuxième, on a monté que le repreneur, ce n'est pas un rigolo", a déclaré à la presse à l'issue de la visite Xavier Bertrand, président (ex-LR) des Hauts-de-France. "Il faut que Vallourec arrête de mettre des bâtons dans les roues de ce projet de reprise", a-t-il répété.
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