Le vainqueur de ce vote à bulletin secret des 758 délégués du Parti Populaire européen (PPE) peut prétendre succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne si le PPE reste la première force au Parlement européen à l'issue du scrutin.
Ce poste fait partie du grand mercato qui suivra les européennes organisées dans l'UE du 23 au 26 mai prochain, avec ceux de la présidence du Conseil européen, du Parlement européen, de la BCE et du haut représentant de l'UE pour la politique étrangère. Un marchandage où le PPE devrait jouer un rôle clé.
Les deux hommes en lice à Helsinki sont très différents, mais ils sont amis et partagent les mêmes positions. Le Bavarois Manfred Weber, 46 ans, président du groupe du PPE au Parlement européen, est un fin connaisseur des institutions de l'UE, mais il n'a aucune expérience gouvernementale en Allemagne, contrairement au Finlandais Alexander Stubb, qui, lui, a occupé les plus hautes fonctions politiques dans son pays.
Lors de leur unique débat, les deux champions se sont avant tout appliqués mercredi soir à éviter toute confrontation et surtout à ne pas parler du sujet qui fâche: la place au sein du PPE de Viktor Orban et de son parti le Fidesz, accusés de bafouer les valeurs européennes, en particulier sur l'accueil des migrants.
Les deux hommes ont en revanche insisté sur leur amitié et la similitude de leurs positions. Leur conversation particulièrement terne a duré une demie heure et s'est conclue sur la chanson des Sister Sledge "We are family".
Leur style est cependant radicalement différent: Manfred Weber est un provincial discret qui cultive ses réseaux dans l'ombre, tandis qu'Alexander Stubb, polyglotte, sportif et un brin narcissique, joue la décontraction --il a déjà donné des conférences de presse en short-- et adore la lumière des médias.
Alexander Stubb, membre du parti conservateur et libéral finlandais Kokoomus, a obtenu un grand nombre de soutiens individuels avant le congrès, mais Manfred Weber, membre de la CSU, le parti frère bavarois de la CDU, fort du parrainage de la chancelière Angela Merkel, a, lui, engrangé l'appui affiché de la plupart des partis membres du PPE réunis à Helsinki.
Alexander Stubb a reconnu être en position d'outsider. "Le choix demain importe peu, le vainqueur sera le PPE", a-t-il affirmé à l'issue de sa confrontation avec Manfred Weber.
Le bal des prétendants
L'élu n'est toutefois pas assuré de devenir le président de la Commission européenne. Il devra être capable de rassembler sur son nom les suffrages de plusieurs familles politiques pour être investi par le Parlement européen.
Le PPE et les sociaux-démocrates européens totalisent actuellement une majorité de 55% au Parlement européen, mais les sondages prédisent la fin de cette domination après les Européennes.
De nouvelles alliances vont devoir être constituées pour légiférer et elles pourraient donc ouvrir la voie à une autre personnalité susceptible de réunir une majorité dans l'hémicycle.
Les noms de la Commissaire européenne à la Concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, membre de l'Alliance des Libéraux et Démocrates Européens (ALDE), et du Français Michel Barnier, vice-président du PPE et négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, sont cités.
D'autant que les dirigeants de l'UE comptent bien avoir leur mot à dire sur les nominations. La chancelière Merkel refuse l'obligation de nommer automatiquement le chef de file du parti arrivé en tête des élections président de la Commission et le chef de l'Etat français Emmanuel Macron s'est plusieurs fois exprimé contre le principe.
"Les nominations sont un paquet", a expliqué un des dirigeants du PPE. Le congrès de Helsinki ouvre donc le bal des prétendants pour toutes les grandes familles politiques de l'Union.
A LIRE AUSSI.
Négociations du Brexit : le Parlement européen veut davantage de progrès
UE: la course à la succession de Juncker attise des tensions
Déficit public: Macron sous pression pour respecter les règles européennes
Royaume-Uni: l'Ecosse jette le trouble dans les plans de May pour le Brexit
Juncker veut profiter des "vents favorables" pour relancer l'UE
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.