C'est l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, survenu au printemps au Royaume-Uni et attribué par Londres à la Russie, qui est à l'origine de cette nouvelle crise potentielle entre les deux grandes puissances, dont les relations sont déjà au plus bas malgré les tentatives de rapprochement des présidents Donald Trump et Vladimir Poutine.
Début août, l'administration Trump était parvenue à la conclusion que les autorités russes étaient derrière cette attaque à l'arme chimique Novitchok, un puissant agent innervant. En conséquence, elle avait imposé une première série de sanctions économiques contre Moscou, sur l'exportation de certains produits technologiques et sur les ventes d'armes à la Russie.
Bien que limitées, ces mesures avaient suffi à faire chuter les marchés financiers russes et le cours du rouble.
Sur la base d'une loi américaine de 1991 sur les armes chimiques, Washington avait aussi donné 90 jours à la Russie, jusqu'au 6 novembre, pour déclarer qu'elle n'utilise plus d'armes chimiques ou biologiques, s'engager à ne plus le faire à l'avenir et permettre des inspections pour s'assurer de l'élimination de ces armes.
"Aujourd'hui, le département d'Etat a informé le Congrès qu'il n'était pas en mesure de certifier que la Fédération de Russie a rempli les conditions", a déclaré mardi la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert dans une déclaration transmise à l'AFP.
Appel à la fermeté
Elle a précisé que le département d'Etat avait "entamé des consultations avec le Congrès sur les prochaines étapes". "Nous avons l'intention de respecter les termes de la loi, qui impose la mise en oeuvre de sanctions supplémentaires", a-t-elle ajouté.
Un autre porte-parole américain avait fait savoir la semaine dernière que l'échéance du 6 novembre déclencherait uniquement cette phase de consultations avec les parlementaires, soulignant qu'il n'y avait pas de date butoir légale pour la mise en oeuvre des sanctions.
En septembre, la secrétaire d'Etat adjointe chargée des Affaires économiques, Manisha Singh, avait prévenu que d'éventuelles nouvelles sanctions seraient "très sévères", visant notamment le secteur bancaire ou l'aide étrangère.
Bien que républicain comme l'administration, le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Ed Royce, a vivement critiqué le peu d'empressement que semble manifester le gouvernement pour passer à l'acte.
Selon lui, la Russie a commis ces dernières années plusieurs "empoisonnements sans vergogne" et "il n'est pas surprenant que Vladimir Poutine refuse de renoncer à utiliser des agents innervants à l'avenir".
"L'administration Trump doit passer à l'acte rapidement pour démontrer sa propre détermination. L'hésitation ne fait qu'encourager de nouvelles agressions russes", a-t-il affirmé.
Malgré la fermeté affichée par le gouvernement des Etats-Unis contre Moscou, sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres, de l'Ukraine à la Syrie en passant par l'ingérence électorale, nombre de parlementaires, jusque dans les rangs républicains, se montrent sceptiques et réclament une sévérité accrue.
Leurs doutes ont une cause connue: l'attitude de Donald Trump, qui a fait campagne en promettant de renouer avec Vladimir Poutine, et s'est encore montré très conciliant à l'égard de son homologue russe lors de leur sommet de juillet à Helsinki.
Ses efforts pour relancer des relations dignes de la guerre froide butent toutefois jusqu'ici sur la résistance de son propre camp, sur fond d'enquête fédérale aux Etats-Unis sur l'ingérence russe dans la présidentielle de 2016 et sur des soupçons de collusion entre l'équipe de campagne du magnat de l'immobilier et le Kremlin.
Un nouveau sommet Trump-Poutine est en préparation pour 2019, mais les deux hommes ne devraient en revanche pas se rencontrer dimanche à Paris en marge des commémorations de la fin de la Première Guerre mondiale comme initialement envisagé.
Simultanément à l'annonce faite mardi à Washington, un haut responsable du département d'Etat se trouvait à Bruxelles où il a exhorté l'Union européenne à ne pas assouplir ses propres sanctions contre la Russie, Moscou étant selon lui "une menace qui ne cesse de grandir".
Ce responsable, David Tessler, collaborateur du secrétaire d'État Mike Pompeo, a entrepris une tournée des capitales européennes pour défendre cette démarche.
L'UE a adopté une série de sanctions après l'annexion de la Crimée par la Russie et son implication dans la déstabilisation de l'Ukraine, mais plusieurs pays membres, dont l'Italie et l'Autriche, demandent leur levée.
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