Comment vous-est venue l'idée de cet ouvrage ?
Jean-Yves Meslé: Nous l'avions depuis plusieurs années, et le centenaire de la Grande Guerre nous en a donné l'occasion. Personnellement, l'idée m'est venue d'un carnet-récit confié par une amie dont le grand-père avait été prisonnier en Allemagne de 1914 à 1918.
Quelle a été votre démarche ?
Marc Pottier: Au-delà du devoir de mémoire, important dans le cadre du centenaire, il était possible d'écrire une histoire de la Normandie pendant la Grande Guerre d'une façon nouvelle et originale. Et ce, grâce à la recherche historiographique et à la nouvelle façon d'aborder les questions historiques, mais aussi grâce aux documents, objets, archives et témoignages, qui font trace et constituent des objets de recherche.
Sur quels documents vous-êtes vous appuyés?
Sophie Pottier: Des archives familiales plutôt inédites, recueillies dans le cadre de la grande collecte réalisée par les Archives au niveau départemental et national. Nous y avons puisé en fonction des histoires qui nous semblaient pertinentes et intéressantes.
Sur quels critères ?
M.P: Nous avions à notre disposition entre 800 et 1000 documents! Nous avons d'abord opéré une sélection autour des grandes thématiques: les combattants, la vie à l'arrière, la mobilisation, les souffrances... Nous voulions couvrir l'intégralité des sujets historiques liés au conflit. Ensuite, il s'agissait de montrer l'aspect total de cette guerre: la mobilisation de toute la société.
L'ouvrage regroupe de nombreux portraits et parcours individuels.
M.P: Nous voulions parler des combattants mais aussi des gens de l'arrière. Tous les gens qui ont fait de cette guerre une guerre mondiale et universelle. C'est une histoire "vue d'en bas".
Comment être sûr de l'authenticité des récits récoltés ?
J-Y. M : Ils sont tous rigoureusement exacts sur le plan historique: rien n'est inventé. Nous essayons de raconter les histoires telles que les personnages les ont vécues au plus près. Ceux qui posaient quelques doutes ont été écartés.
14-18. 83 000 Normands sont morts durant la Première guerre mondiale. Poilus célèbres... Parmi les parcours retracés dans l'ouvrage, celui d'illustres Normands comme René Coty. On y apprend que le futur président de la République fut ajourné en 1903 et 1904 pour cause de maigreur. Plus corpulent en 14, il a pris part aux combats et obtenu la Croix de Guerre. Et anonymes. En travaillant sur le livre, les auteurs ont tenu à retracer l'histoire de certains de leurs proches. Comme celle Baptiste Meslé, le grand-père de Jean-Yves Meslé. Blessé et malade, il alterne convalescence et combats jusqu'en août 1916. Victime d'une commotion cérébrale, il est déclaré inapte. Pratique. "Les Normands dans la Grande Guerre", Orep Éditions. 25€
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