En fin de matinée, quelque 85 marins-pompiers et deux équipes cynotechniques étaient à pied d'œuvre dans la petite rue commerçante du quartier populaire de Noailles, à deux pas du Vieux-Port et de la Canebière.
"Notre souci c'est de savoir s'il y a des habitants sous les décombres ou même des passants qui auraient été emportés au moment où l'immeuble s'est effondré", a commenté sur place le maire LR de Marseille Jean-Claude Gaudin, évoquant un accident "gravissime".
"Nous sommes sur une opération très délicate, il y a beaucoup de gravats sur la voie publique, notamment des voitures qui ont été ensevelies", a renchéri le préfet de région Pierre Dartout.
"On est en train de faire le recensement des individus et des familles connus comme habitant dans cet immeuble", a expliqué sur place en milieu de journée le préfet de police de Marseille Olivier de Mazières: "Pour le moment, on n'a pas pu prendre contact avec l'intégralité des personnes qui résident dans l'immeuble".
L'un des deux immeubles, situé au numéro 63 de la rue d'Aubagne et qui appartenait au bailleur social Marseille Habitat, était "fermé et muré", selon le maire, suite à un arrêté de péril. Au 65 rue d'Aubagne, 9 appartements étaient en revanche habités, selon les pompiers.
Par précaution, les autorités ont évacué des dizaines de personnes habitant dans les immeubles voisins.
Plusieurs témoins ont confirmé à l'AFP la présence possible de personnes dans les bâtiments au moment de l'effondrement.
A la mairie de secteur, dans un centre d'accueil ouvert pour les habitants, Michael, un jeune homme qui vit dans la rue d'Aubagne, a assuré par exemple voir "tous les jours des gens sortir des immeubles, des squatteurs, des sans-papiers".
"Au premier étage de cet immeuble (au 65), il y avait cette dame comorienne. Comme tous les matins, elle avait accompagné ses deux enfants à l'école et elle est revenue peu de temps avant l'explosion. On l'a entendue crier. Elle est retournée pour mourir", a quant à lui assuré à l'AFP Nacer Sellani, gérant d'une boutique située en face. Selon lui, deux autres hommes étaient dans l'immeuble au même moment, "venus voir un des locataires de l'immeuble".
"Un immeuble insalubre"
Vers 09H00, des voisins des deux immeubles aux façades largement fissurées, selon des images datant de juilllet 2018 visibles sur Google Map, ont été alertés par le bruit, puis le nuage de poussière soulevé par l'effondrement.
"Il y avait beaucoup de passants dans la rue à cette heure-là dans le quartier", a témoigné auprès de l'AFP Ludovic, 26 ans, qui habite en face du numéro 63. Le jeune homme et ses deux colocataires, dont l'une n'a eu que le temps d'enfiler une veste sur son pyjama, se sont précipités dehors, où "des gens pleuraient".
Propriétaire d'un appartement au premier étage du numéro 65, Alexis Bonetto a quant à lui affirmé à l'AFP que "des travaux étaient prévus cette semaine". "C'était un immeuble ancien, construit il y a 200 ans, mais pas insalubre. Il avait été remis aux normes", a-t-il aussi assuré.
En fin de matinée, la raison de cet effondrement soudain restait inconnue. "L'immeuble s'est effondré d'un bloc en quelques secondes. Je n'ai pas entendu le bruit d'une explosion", a narré à l'AFP Djaffar Nour, qui faisait ses courses à quelques dizaines de mètres.
Le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, a saisi la police judiciaire d'une enquête sur l'accident.
La sénatrice PS de Marseille Samia Ghali a exprimé sur Twitter son soutien aux pompiers, et taclé la municipalité: "Derrière la carte postale idyllique on mesure une fois de trop les échecs de la politique de l'habitat et du centre ville".
Député du secteur, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a quant à lui annoncé qu'il annulait "tous (ses) rendez-vous parisiens" et qu'il serait à 16H00 "aux côtés des habitants".
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