Un mois après son départ du gouvernement, Gérard Collomb a obtenu 41 voix contre 8 à son unique concurrent, le maire centriste du 2e arrondissement Denis Broliquier. Soit sept de moins par rapport à sa précédente élection en 2014.
Sur 73 conseillers municipaux, 14 n'ont pas pris part au vote - 13 se sont abstenus sur place et un était absent. Et parmi les 59 votants, 10 ont déposé dans l'urne un bulletin blanc.
M. Collomb disposait de 46 voix sur le papier: celles des cinq groupes politiques soutenant l'exécutif sortant, dont les responsables lui avaient apporté leur soutien avant le scrutin. La consigne n'a donc pas été suivie à la lettre dans leurs rangs. La fédération socialiste du Rhône, qui compte encore une poignée d'élus au côté des marcheurs au sein du groupe de M. Collomb, avait appelé à ne pas voter pour lui.
Par rapport à 2014, il lui a aussi manqué les bulletins de trois élus EELV, qui se sont abstenus, et de l'absent Thierry Braillard, ancien secrétaire d'État - et adjoint local - aux Sports, brouillé avec M. Collomb depuis les élections législatives de 2017 pour lesquelles il avait brigué, en vain, l'investiture de La République en Marche.
La droite, elle, a majoritairement boudé l'élection - à l'exception notamment de l'ancienne secrétaire d'État sarkozyste Nora Borra qui a voté - tandis que les centristes de M. Broliquier ont été les seuls à fréquenter l'isoloir attenant à l'hémicycle. L'adversaire de M. Collomb avait demandé à en imposer l'usage mais la municipalité a refusé en l'absence d'obligation légale.
De quoi rendre le scrutin insincère, selon M. Broliquier, car "le simple fait de se rendre à l'isoloir aurait constitué un aveu de traitrise". "A défaut de voyous, l'ancien premier flic de France entend désormais fliquer ses élus", a-t-il cinglé.
"Lâcher la métropole"
Sous le buste de Marianne, écharpe tricolore en bandoulière, M. Collomb a paru soulagé malgré les quelques défections. Il a remercié ses soutiens et son prédécesseur, Georges Képénékian, qui lui a cédé la place après sa démission du gouvernement: "c'est à lui que je dois cette réélection".
Il a aussi remercié David Kimelfeld, son lieutenant devenu président de la métropole qui pourrait le concurrencer en 2020, en l'assurant qu'entre les deux collectivités d'ici là, "il n'y aura aucune difficulté à travailler ensemble".
"Nous allons faire de ce mandat un grand mandat" dans les 18 mois à venir, "et ensuite chacune et chacun, en fonction de ses perspectives, construira l'avenir comme il le souhaite", a ajouté M. Collomb.
Dès la mi-septembre dans un entretien à L'Express, l'ancien ministre, âgé de 71 ans et élu à Lyon depuis 1977, avait annoncé son intention de briguer un quatrième mandat dans deux ans, à la mairie comme à la métropole, même si la loi imposera in fine de choisir entre les deux fonctions. Il a préféré, pour l'heure, redevenir seulement maire - sa réélection aurait été bien moins évidente à la tête de l'agglomération.
Mais pour la maire DVG du 1er arrondissement Nathalie Perrin-Gilbert, ancienne protégée de M. Collomb devenue sa meilleure ennemie, celui-ci ne semble pas pour autant "prêt à lâcher la métropole", où se concentre l'essentiel du pouvoir local. "Nous verrons la suite des épisodes cet après-midi", a-t-elle ironisé. Après le conseil municipal en effet, M. Collomb doit retrouver son siège de simple conseiller dans l'hémicycle du Grand Lyon, sous la présidence de M. Kimelfeld.
Celui-ci a récemment débarqué les responsables de son cabinet, trop fidèles à l'ancien ministre... qui n'a toutefois pas manqué de lui donner du "cher David" lundi matin à l'Hôtel de Ville.
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