Rafid A., 38 ans, considéré comme le suspect numéro 1 de ce meurtre, a été arrêté en milieu d'après-midi par les policiers grecs à l'aéroport d'Athènes après la diffusion d'un mandat d'arrêt international, a indiqué une source policière à l'AFP confirmant une information du site de RTL/M6.
Il a été placé en garde à vue et devrait être incarcéré dans l'attente de son extradition vers la France, toujours selon le site.
Le parquet de Besançon avait lancé mercredi un appel à témoins pour retrouver cet Afghan de 38 ans après son identification sur les images de caméras de vidéosurveillance.
"L'exploitation d'une caméra de la ville de Besançon a permis de mettre en évidence la présence d'un individu qui suivait la victime (...). L'exploitation plus fine de l'ensemble des moyens de vidéoprotection a confirmé qu'il s'agissait de son mari", a expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, mercredi lors d'une conférence de presse.
Son arrestation est survenue alors que quelque 400 personnes s'étaient rassemblées vendredi en début de soirée à Besançon pour un hommage à la victime, à l'initiative de l'association Solidarité Femme.
Sur le pavé de la place, quelqu'un a déposé la silhouette blanche d'un corps, entourée de bougies, avec un petit bouquet d'oeillets rouges et cette épitaphe: Razia, 34 ans, 3 enfants, assassinée le 30 octobre 2018.
Logée depuis un an dans un appartement de cette association, qui accompagne les femmes victimes de violences conjugales, Razia a été tuée de plusieurs coups de couteau au torse et au cou en revenant de ses courses.
"C'est un rassemblement pour les gens qui souhaitent manifester leur amitié à Razia ainsi que leur soutien aux femmes victimes de violences et à celles et ceux qui s'en occupent", a déclaré à l'AFP Christine Perrot, présidente de Solidarité Femme.
'Plus jamais ça'
"Pourquoi Razia n'a-t-elle pas été entendue ?", "Violences conjugales, ce n'est pas un crime passionnel", ont écrit les manifestants sur des pancartes.
"Plus jamais ça", ont-ils aussi scandé dans la nuit, la voix étranglée, certains en larmes avant qu'hommes et femmes entonnent l'Hymne du Mouvement de libération des femmes (MLF).
Les coups portés à Razia ont entraîné sa mort par rupture de l'aorte, selon une source judiciaire.
Elle laisse trois enfants de 9, 12 et 16 ans, les deux plus jeunes faisant désormais l'objet d'un placement provisoire décidé par la justice.
Razia avait déposé sept plaintes contre son mari, trois à Marseille puis quatre à Besançon pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées et menaces de mort réitérées, selon l'association.
Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher. Mais celui-ci est donc parvenu à retrouver sa trace et à la rejoindre.
"Les enfants l'ont aperçu lors d'un trajet en bus et ils l'ont signalé à Razia. Ils étaient terrorisés et ne sont pas allés à l'école pendant 3 mois, de peur d'un rapt", selon Christine Perrot.
"Le passage de Razia dans notre association nous aura marqué à jamais par sa force, sa détermination, son courage, son sourire, son enthousiasme, sa volonté farouche de sauver sa vie et celle de ses enfants", a-t-elle souligné vendredi soir lors du rassemblement.
En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon en France, soit environ une tous les trois jours.
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Plusieurs centaines de personnes rassemblées à Paris contre les violences faites aux femmes
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