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Trump parle (un peu) d'économie, encore et toujours d'immigration

A quatre jours d'élections qui s'annoncent difficiles pour les républicains au Congrès, le président américain Donald Trump a vanté les bons chiffres de l'économie américaine, mais a surtout accentué sa rhétorique enflammée sur l'immigration.

Trump parle (un peu) d'économie, encore et toujours d'immigration
Le président des Etats-Unis Donald Trump a fait de l'immigration le coeur de sa campagne pour les élections de mi-mandat, comme ici lors d'un meeting à Huntington (Virginie Occidentale), le 2 novembre 2018. - Nicholas Kamm [AFP]

"Nous avons eu des chiffres de l'emploi extraordinaires", a-t-il lancé depuis la Maison Blanche avant de s'envoler pour Huntington, en Virginie occidentale, pour un meeting de campagne.

De fait, les derniers indicateurs publiés avant les élections de mardi sont bons: l'économie américaine a créé 250.000 emplois au mois d'octobre, tandis que le taux de chômage reste à 3,7%. Autre tendance encourageante: l'accélération de la hausse des salaires à 3,1%, soit un rythme bien supérieur à celui de l'inflation.

Reste que, quelle que soit l'étape du jour avec Air Force One, le coeur de son message est centré sur l'immigration, sujet susceptible à ses yeux de galvaniser l'électorat républicain lors de scrutins de mi-mandat habituellement marqués par une forme d'apathie électorale.

Depuis Huntington, il a reconnu que beaucoup de gens lui conseillaient "de parler de l'économie", puis ajouté: "Parfois, ce n'est pas très excitant de parler économie parce que nous avons beaucoup d'autres sujets dont nous voulons parler..."

Mercredi, il a annoncé que jusqu'à 15.000 soldats pourraient être déployés à la frontière pour répondre à l'avancée de "caravanes" de migrants originaires de pays pauvres d'Amérique centrale et qui se dirigent vers le Nord.

Jeudi, il avait assuré que l'armée américaine pourrait être amenée à tirer sur les migrants tentant d'entrer illégalement aux Etats-Unis. Vendredi, il a tenté de temporiser: Les soldats "n'auront pas à tirer. Ce que je ne veux pas, c'est que ces gens lancent des pierres."

Mais il a aussi martelé que les Etats-Unis avaient le système d'immigration "le plus ridicule du monde", jugeant indispensable de le durcir "immédiatement". Et de mettre en garde contre les démocrates qui veulent accueillir "caravanes sur caravanes".

"Manoeuvre politique" selon Obama

Le président a par ailleurs tweeté cette semaine une vidéo de près d'une minute montrant Luis Bracamontes, immigré en situation irrégulière condamné pour le meurtre de deux policier en Californie en 2014 et vantant ses crimes lors de son procès.

"Les démocrates l'ont laissé entrer dans notre pays (...) Les démocrates l'ont laissé rester", souligne le texte qui défile en lettres capitales dans une mise en scène qui établit un parallèle entre le meurtrier et la "caravane" de migrants originaires d'Amérique centrale qui se dirigent actuellement vers les Etats-Unis.

Cette vidéo, vivement dénoncée par les démocrates, a aussi suscité un malaise dans une partie du camp républicain. "C'est une publicité répugnante. Tous les républicains devraient la dénoncer", a tweeté le sénateur de l'Arizona Jeff Flake, l'un des rares élus au sein du "Grand Old Party" à critiquer ouvertement le magnat de l'immobilier.

En campagne à Miami, Barack Obama a qualifié de "manoeuvre politique" l'envoi, à quelques jours des élections, de milliers de militaires américains à la frontière avec le Mexique.

"Les hommes et femmes de notre armée méritent mieux que ça. On crée la peur constamment pour détourner l'attention du bilan" des politiques républicaines, a-t-il lancé sous les applaudissements.

"Ecrivons l'Histoire ici en Floride!", a lancé l'ancien président américain qui a fait le déplacement en Floride pour soutenir Andrew Gillum, premier candidat noir au poste de gouverneur de cet Etat, ainsi que le sénateur démocrate et ancien astronaute Bill Nelson, qui joue sa réélection.

Les Américains sont appelés mardi à renouveler les 435 sièges de la Chambre des représentants, ainsi qu'un tiers du Sénat (35 sièges), 36 postes de gouverneurs et de nombreux mandats locaux.

Si la course s'annonce serrée, les derniers sondages pointent vers une victoire des démocrates à la Chambre, qui pourrait être synonyme d'une avalanche d'enquêtes parlementaires contre l'homme d'affaire devenu président.

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