Les équipes de recherches sondent depuis lundi les fonds de la mer de Java, où a plongé le Boeing 737 MAX 8 de la compagnie à bas coût qui était entré en service il y a seulement quelques mois. Peu avant l'accident, l'équipage avait demandé au contrôle aérien l'autorisation de revenir à Jakarta, d'où il avait décollé une dizaine de minutes plus tôt.
Il avait pour destination Pangkal Pingang, localité de transit pour les touristes désireux de profiter des plages de l'île voisine de Belitung.
"Nous allons commencer aujourd'hui à plonger sur le lieu où nous pensons que l'avion s'est abîmé", a déclaré Isswarto, commandant de la division de recherches de la marine indonésienne.
"Il y a beaucoup de petits débris, des roues de l'avion, des sièges... Tous sont en pièces", a-t-il ajouté.
Les plongeurs fouillent une zone d'une profondeur de 25 à 35 mètres, mais retrouvent moins de morceaux de corps qu'en début de semaine.
"Ils sont dispersés partout, et certains ont peut-être été emportés par les courants."
Tests ADN
Les autorités, qui ont exclu la possibilité de retrouver des survivants, avaient annoncé que près de 50 sacs mortuaires contenant des membres humains avaient été remplis. Les dépouilles sont envoyées à l'hôpital pour des tests ADN.
Des chaînes de télévision ont montré des plongeurs arrimant des cordes autour de débris d'avions tordus jonchant les fonds.
Jeudi, les autorités avaient annoncé avoir retrouvé une des deux boîtes noires, ainsi qu'une partie du train d'atterrissage de l'avion.
La récupération d'une des boîtes noires est un motif d'espoir pour ceux qui veulent comprendre les raisons de cette catastrophe. A en croire les experts en aéronautique, 90% des accidents aériens sont expliqués par ces dispositifs qui peuvent enregistrer des informations de vol, de même que les conversations entre pilotes.
Le Boeing qui s'est écrasé est un des avions civils les plus récents au monde.
Des experts du constructeur américain et de l'administration américaine du transport aérien ont rejoint les équipes indonésiennes passant au crible les débris et objets ramassés.
Les funérailles d'un premier passager ont eu lieu jeudi. Mais un grand nombre de dépouilles doivent toujours être récupérées. En atteignant le gros de la carlingue, les plongeurs pourraient découvrir les corps de passagers toujours attachés à leur siège.
Selon Lion Air, l'appareil avait été mis en service en août. Le pilote et le copilote totalisaient plus de 11.000 heures de vol et avaient passé récemment des examens médicaux et des tests de dépistage de drogue.
La compagnie, qui a été impliquée dans plusieurs incidents dont le plus grave, en 2004, avait fait 26 morts, a reconnu que l'avion avait subi un dysfonctionnement technique sur un vol précédent. Des questions se posent sur l'éventualité de défauts spécifiques à ce nouveau modèle d'avion, dont de possibles problèmes de mesures de l'altitude et de la vitesse.
L'accident aggrave en tout cas la réputation d'insécurité du secteur aérien indonésien qui est en pleine croissance. Des compagnies indonésiennes ont été un temps interdites de ciel européen et américain.
L'archipel d'Asie du sud-est, qui compte 17.000 îles et îlots, est très dépendant des liaisons aériennes et les accidents sont fréquents.
L'Indonésie a ainsi enregistrés près de 40 accidents ayant fait des morts ces 15 dernières années.
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