Il y a bien quelque chose de différent quand Roger Federer est là. Encore plus à Paris, qui n'avait plus eu l'honneur de le voir jouer depuis trois ans, Masters 1000 parisien et Roland Garros compris. Jamais depuis le début du tournoi la salle n'avait été aussi pleine et le public aussi réactif.
"Quel accueil je sais je vous ai fait attendre je suis désolé mais j'ai 37 ans (...)", a confessé le Suisse juste après le match sur le court.
Face à l'imprévisible Fognini, 14e mondial, Federer a parfaitement débuté son come-back repoussé après le forfait de Milos Raonic. Mais ce ne fut pas forcément si simple. Car après un double break dans le premier set, alors qu'il était mené 4-1, l'Italien s'est montré moins relax et s'est même offert deux balles d'égalisation à 5-5.
Il fallait sans doute ça pour piquer au vif le Suisse qui a finalement remporté le premier set 6-4. Le deuxième set fut plus tranquille: un break à 2-2 et un autre à 5-3 pour empocher sa première victoire parisienne depuis trois ans.
Il devra patienter un peu pour connaître le nom de son adversaire en quart de finale, soit le Sud-Africain Kevin Anderson soit le Japonais Kei Nishikori qui s'affrontaient dans la soirée.
"Je sens que c'est mieux pour moi de jouer des matches plutôt que de rester à l'entraînement", avait expliqué lundi le N.3 mondial, une annonce très attendue car après son 9e titre dimanche chez lui à Bâle, sa participation à Bercy n'était pas forcément acquise.
Mais Federer, qui n'a remporté le tournoi parisien qu'en 2011, n'a pas affiché d'énormes ambitions jusque là. "C'est très compliqué de gagner cinq matches d'affilée, en cinq jours, dans un tournoi de ce calibre-là", d'autant plus "avec le retour de Nadal, et Djokovic tellement en forme", avait-il estimé lundi.
Mais après sa victoire, il ne lui reste donc plus que trois matches à remporter pour que le Bâlois soulève son 100e trophée. Et l'obstacle Nadal n'en est plus un, l'Espagnol ayant renoncé mercredi pour une petite blessure aux abdominaux.
La menace Djokovic, elle, est bien présente. Le Serbe, assuré de retrouver lundi la place de N.1 mondial qu'il convoitait tant après le forfait du Majorquin, a d'ailleurs étrenné son nouveau rang par une qualification tranquille pour les quarts de finale.
"Improbable"
Le Bosnien Damir Dzumhur (52e), souffrant de douleurs lombaires, n'a pas fait long feu, abandonnant lorsqu'il était mené 6-1, 2-1.
Mais pas question pour "Nole" de s'enflammer après avoir retrouvé son trône tout juste deux ans après l'avoir quitté.
"Je suis naturellement très fier, mais je n'ai pas vraiment réfléchi à ça. (...) J'ai toujours cru en moi, mais c'était tellement improbable à l'époque vu mon classement (22e) et comment je jouais et me sentais sur le court. Je savais que je pouvais le faire et retrouver mon meilleur jeu. Mais cela a effectivement été rapide", a-t-il dit.
Djokovic ne savait même pas qu'il était seulement le second joueur à remonter en une saison d'une place hors du top 20 à celle de N.1 mondial. Ce qui l'intéresse plus que tout, c'est terminer l'année au sommet du classement mondial.
"Ce n'est pas encore tout à fait la fin de la saison. Rafa lutte avec ses blessures depuis l'US Open. Roger (Federer) est encore dans la course, Rafa aussi. Cela va dépendre de qui va jouer à Londres (au Masters)", a analysé le "Joker".
Avant cela, il cherchera à soulever un 5e trophée à Bercy, ce que personne n'a fait dans l'histoire du tournoi.
Pour cela, il faudra terrasser en quarts Marin Cilic, dernier homme à l'avoir battu dans l'AccorHotels Arena. Le Croate (7e mondial) a dominé Grigor Dimitrov en deux sets, 7-6 (7/5), 6-4, une victoire qui lui assure quasiment une place au Masters, avant la finale de la Coupe Davis (23-25 novembre).
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