Quinze jours après les perquisitions menées au siège de LFI et à son domicile dans le cadre de l'enquête sur les comptes de sa campagne présidentielle, le député des Bouches-du-Rhône avait mis le cap sur le Nord pour sa première expression publique face aux militants.
Dans un théâtre Sébastopol bondé (quelque 1.300 places assises), celui qui est arrivé largement en tête à Lille au premier tour de la présidentielle de 2017 (30% devant Emmanuel Macron, 25%) a de nouveau dénoncé une "persécution politique".
"Nous ne sommes coupables de rien", a-t-il répété, jugeant "inacceptable" que LFI ait eu droit au même traitement que "le grand banditisme" ou "le terrorisme".
"La question, ce n'est pas ma colère. Ça suffit, les leçons de comportement de ces messieurs et dames bien élevés (...) Une meute s'est jetée sur nous avec une joie glapissante", a -t-il lancé, alors que l'assistance a scandé, à plusieurs reprises, "Résistance".
"Peine perdue, nous ne baisserons pas les yeux", a promis M. Mélenchon, en reprenant l'expression utilisée pour sa défense par la communicante Sophia Chikirou, une de ses proches, soupçonnée d'avoir surfacturé ses prestations auprès du candidat à la présidentielle.
Mais le leader de LFI n'a pas voulu consacrer l'essentiel de son discours d'une heure et demie à ses déboires judiciaires. Il s'est surtout projeté dans "le combat" des élections européennes de mai, en faisant du président de la République, qui a "humilié" et "appauvri le peuple", son adversaire direct.
Les bulletins, "balles de nos fusils"
"Nous allons vaille que vaille régler nos comptes", dans le respect de "la démocratie", à laquelle "nous croyons", a-t-il lancé. "Inutile de penser nous abattre parce qu'on penserait venir à bout de moi (...) Nous allons, au mois de mai prochain, clamer de toute notre force +stop Macron+".
L'objectif est d'être "vainqueur de cette bataille", en "en faisant un référendum anti-Macron massif". "Les balles de nos fusils, ce sont les bulletins de vote", a affirmé M. Mélenchon, qui accuse désormais directement le chef de l'État d'être à l'origine du "coup monté" dont il se dit victime.
Avant lui, à la tribune, le député LFI de Lille Adrien Quatennens avait expliqué le choix de ce meeting organisé dans la capitale des Flandres, qui connaît "un microclimat favorable à l'insoumission".
Dans la tourmente, "la solution, c'est le peuple, on va au milieu des nôtres", avait souligné auprès de l'AFP Manuel Bompard, directeur des campagnes de La France insoumise, en regrettant que "ce coup de force" contre le mouvement "nous ait rendu la tâche d'opposants plus complexe".
Présent au meeting, Fabrice, un enseignant de 59 ans, veut voir dans les déboires de LFI "une manoeuvre de la Macronie pour éviter que Mélenchon fasse un score aux européennes". "Il faut de l'affectif, même en politique. J'ai apprécié qu'il ait mis le poing sur la table. Il y en a marre", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Au départ, je l'ai vécu comme une injustice, donc je comprends la colère", a pour sa part déclaré Blandine Delebarre, militante de 57 ans. "Mais j'ai un doute quant à l'expression de la colère et à l'image négative que ça donne de La France insoumise."
Selon un sondage Elabe publié la semaine dernière, 64% des Français -et 49% de ses électeurs de 2017- se disaient choqués par l'attitude de Jean-Luc Mélenchon.
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