Il s'agit du sixième sacre collectif pour les gymnastes américaines, mais pouvait-il en être autrement? Il faut remonter à 2010 pour trouver trace d'un concours par équipes qui leur a échappé aux Mondiaux. A l'époque les Russes étaient montées sur la plus haute marche.
Mardi, les Américaines étaient sur une autre planète. Au final, Biles et compagnie --Grace McCallum, Morgan Hurd, Riley McCusker et Kara Eaker-- ont totalisé 171,629 points, reléguant la concurrence à près de neuf points! Un gouffre.
La Russie a décroché l'argent (162,863) et la Chine le bronze (162,396).
Et au-dessus du lot, Simone Biles, évidemment. Son passage à l'hôpital à Doha dans la nuit de vendredi à samedi pour un calcul rénal, juste avant les qualifications, est désormais à ranger au rayon des petites péripéties.
Pour son retour à la compétition internationale après des Jeux olympiques fastueux à Rio en 2016 --cinq médailles dont quatre en or, au concours général, au sol, au saut et par équipes, plus du bronze à la poutre-- elle est allée chercher son onzième titre mondial, dont trois par équipes, renforçant encore un peu plus son record.
Son aisance au Qatar laisse présager une razzia dans les épreuves individuelles. A commencer jeudi par le concours général, où elle sera la grandissime favorite.
Les Françaises au contact
Biles en est à trois titres mondiaux de ce concours récompensant la gymnaste la plus complète, autant que la Russe Svetlana Khorkina (20 médailles mondiales à la fin des années 1990 et au début des années 2000). En cas de succès, la native de Columbus pourrait devenir la première quadruple championne du monde du concours général, et inscrire encore un peu plus son nom dans l'histoire de la discipline.
En finale par équipes, elle a tout simplement réalisé le meilleur résultat au sol (14,766 points), au saut (15,500) et même aux barres asymétriques (14,866), pourtant son talon d'Achille jusqu'à présent.
Elle n'a même pas eu besoin de sortir son saut inédit proposé et réussi en qualifications (15,966 points), qui porte désormais son nom.
Seul petit accroc à son après-midi qatari, son passage à la poutre. Comme aux JO-2016 à Rio, un déséquilibre lui a coûté quelques dixième de points.
De leur côté, les Françaises ont confirmé leur très belle deuxième place des Championnats d'Europe cet été à Glasgow, par une 5e place mondiale mardi. Il s'agissait de la première finale planétaire pour les Bleues depuis les JO-2008 à Pékin (7es) et les Mondiaux-2007 à Stuttgart (6es).
Après une entame compliquée au sol, Louise Vanhille, Marine Boyer, Mélanie de Jesus dos Santos, Lorette Charpy et Juliette Bossu ont lutté jusqu'au bout pour le podium, terminant sur les talons des Chinoises, à seulement un peu plus d'un point d'une première médaille mondiale depuis 1950.
"Cette 5e place nous rend fières et elle récompense notre travail. On a commis des erreurs cet après-midi car on a essayé de faire quelque chose de plus grand après les qualifications", ont réagi les gymnastes françaises.
Mélanie de Jesus dos Santos et Lorette Charpy disputeront la finale du concours général, alors que seule de Jesus dos Santos s'est qualifiée pour une finale par appareil, au sol samedi.
Américaines, Russes et Chinoises ont déjà validé leur ticket pour les JO-2020 de Tokyo. Pour les Françaises, il faudra aller chercher l'un des neuf tickets restants aux Mondiaux-2019 à Stuttgart, pour voir le Japon à l'été 2020.
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