Robert Bowers, ainsi identifié par les autorités locales, a fait irruption dans la synagogue Tree of Life (Arbre de vie) autour de 10H00 (14H00 GMT). "Tous les juifs doivent mourir", a-t-il crié, selon des médias, alors qu'il ouvrait le feu lors d'une cérémonie célébrant la naissance d'un enfant.
"Le service était en cours quand on a entendu un bruit lourd dans l'entrée", a raconté un membre de la congrégation, Stephen Weiss, au journal Tribune review. "J'ai reconnu le bruit d'une arme à feu", a ajouté ce fidèle de 60 ans, qui s'est immédiatement enfui.
Outre les 11 morts, six blessés sont à déplorer, dont quatre parmi les forces de l'ordre. Aucun enfant n'a été tué.
L'Anti-defamation League, grande organisation de lutte contre l'antisémitisme, a affirmé qu'il s'agit de "l'attaque contre la communauté juive la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis". "Probablement", a précisé son directeur Jason Greenblatt.
"Il ne doit y avoir aucune tolérance pour l'antisémitisme ou pour n'importe quelle forme de haine religieuse", a réagi le président Donald Trump, qui a annoncé qu'il se rendrait prochainement à Pittsburgh.
Peine de mort
Sur place, des veillées d'hommage s'organisaient à proximité de la synagogue Tree of Life. Bougie à la main, des dizaines d'habitants de Pittsburgh se sont recueillis, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Robert Bowers sera poursuivi, entre autres, pour crime antisémite et risque la peine de mort, a indiqué de son côté le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions.
La police a dû lutter et échanger des tirs pour l'appréhender et le placer en garde à vue. Il disposait d'un fusil d'assaut et de trois armes de poing, selon les autorités. Blessé, il a été hospitalisé.
"La scène est terrible à l'intérieur", a confié devant les caméras le directeur de la sécurité publique de Pittsburgh Wendell Hissrich, visiblement très ému.
"C'est l'une des pires scènes de crime sur laquelle je me sois rendu, et j'ai été sur des accidents d'avion", a-t-il confié.
La congrégation Tree of Life avait été fondée il y a 150 ans à Pittsburgh et la synagogue se situe dans le quartier de Squirrel Hill, où bat le coeur de l'importante communauté juive de cette grande ville de l'Etat de Pennsylvanie.
"Je suis juste triste. Je ne sais pas quoi vous dire (...) ça ne devrait pas arriver, point. Ca ne devrait pas arriver dans une synagogue", a déclaré sur CNN, Jeff Finkelstein, le président de la "Jewish Federation of Greater Pittsburgh".
"Le coeur lourd"
Cette attaque intervient dans un climat très tendu aux Etats-Unis, tant dans le débat politique que dans la société.
Au cours de la semaine écoulée, le pays avait été tenu dans l'angoisse par l'envoi de colis contenant des engins explosifs à des personnalités démocrates, tandis que Donald Trump est régulièrement accusé de souffler sur les braises en employant une rhétorique de division.
Son discours très agressif est régulièrement accusé d'avoir libéré les paroles d'intolérance et d'avoir décomplexé les tenants de la droite dure.
Le président républicain, qui avait un temps envisagé d'annuler un meeting électoral prévu samedi en vue des élections législatives de mi-mandat du 6 novembre, a finalement décidé de le maintenir. "Nous allons y aller le coeur lourd, mais on y va", a-t-il déclaré à la presse.
"Ce soir, absolument, je vais changer de ton", a-t-il promis.
"Nous devons nous tenir aux côtés de nos frères et soeurs juifs pour vaincre l'antisémitisme et les forces de la haine", a-t-il dit devant ses supporteurs, dans un discours plus grave qu'à l'ordinaire.
"Haine aveugle"
Sa fille Ivanka Trump, convertie au judaïsme, a elle aussi pris la parole pour juger que l'Amérique était "plus forte" que les actes d'un "antisémite pervers et sectaire".
Le Premier israélien Benjamin Netanyahu, lui, a déploré une attaque "antisémite horrible". Berlin, Ottawa, Paris et l'ONU ont aussi condamné cette attaque. La chancelière allemande Angela Merkel a ainsi dénoncé "la haine antisémite aveugle" qui s'est exprimée à Pittsburgh.
Les Etats-Unis ont enregistré en 2017 une hausse des attaques à caractère antisémite avec quelque 1.986 incidents (harcèlement, vandalisme, agressions) sur l'année en hausse de 57% par rapport à 2016, selon l'Anti-defamation league. Mais les attaques très violentes contre les Juifs y sont très rares.
Plusieurs villes des Etats-Unis, dont New York, ont annoncé samedi prendre des mesures pour protéger les lieux de culte.
A LIRE AUSSI.
Plusieurs morts dans une fusillade dans une synagogue américaine
Israël arrête un juif suspect de fausses alertes antisémites
Au dîner du Crif, Macron promet de renforcer la lutte contre la cyberhaine
Réédition des pamphlets de Céline: Antoine Gallimard se défend
Etats-Unis: violents heurts à un rassemblement de la droite radicale
- accident d\'avion
- amerique
- Angela Merkel
- attaques antisémites
- autorités locales
- benjamin netanyahu
- berlin
- caractère antisémites
- chancelière allemande angela merkel
- coeur lourd
- Donald Trump
- fusil d'assaut
- garde à vue
- importante communauté
- jeff sessions
- lutte contre l'antisémitisme
- meeting Électoral
- New-york
- ottawa
- paris
- peine de mort
- pittsburgh
- président donald trump
- présidents républicains
- USA
- vue des Élections législatives
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.