"Derrière eux, il y a toute une brigade qui travaille, remarque le Français, interrogé par l'AFP. Quand Kimi Räikkönen gagne à Austin (dimanche dernier, après une disette de 113 Grand Prix, ndlr), c'est extraordinaire, mais derrière il y a aussi toute une brigade qui travaille."
"Ils ont leurs moments de +rush+. Pour nous, c'est le départ ou les qualifications", poursuit celui qui fréquente Père Claude, "l'un des tout premiers avec qui (il a) vraiment sympathisé", Guy Savoy, Akrame Benallal, son "meilleur ami", ou encore Gordon Ramsay "quand il vient sur les circuits".
Grosjean est tombé dans la marmite en 2009, lors de son premier passage en F1 avec Renault, à l'époque de l'introduction du système de récupération de l'énergie cinétique ou KERS.
"Comme je suis grand, il fallait que je perde du poids, se souvient-il. C'est aussi le moment où je prenais mon appartement tout seul. J'ai mangé des haricots verts pendant une semaine et j'en ai eu assez !"
"Du coup, je me suis dit que j'allais essayer de me pencher là-dessus. Puis sur les circuits, en rencontrant des chefs, je suis tombé vraiment dedans et ça m'a permis d'améliorer mon niveau", poursuit celui qui, à l'époque, regardait Marc Veyrat à la télévision pendant ses 45 minutes de rameur chaque matin.
Cuisine franco-suisse
Le pilote de 32 ans a même envisagé un instant d'embrasser une carrière dans la cuisine. En témoigne son geste sûr lors d'une séance photo qui l'a vu préparer, en marge du GP du Mexique jeudi, un wok de légumes aux nouilles et aux crevettes dans les cuisines de son équipe, Haas.
"Fin janvier 2010, quand tout s'arrête pour moi, je n'ai pas de diplôme, juste le bac scientifique en poche, raconte-t-il. Je ne savais pas trop quoi faire et j'ai fait les portes ouvertes de quelques écoles de cuisine pour voir ce qui était possible."
"Puis j'ai eu l'opportunité de revenir dans le sport auto, ajoute-t-il. Mais à un moment oui, il y avait la grande question...".
Grosjean préfère cuisiner le salé, "un peu plus libre", au sucré, pour lequel "il faut une technique appuyée et suivre les recettes à la ligne".
Son plat de prédilection en ce moment serait la blanquette de veau, mais "ça dépend la saison", dit-il. De manière générale, il apprécie "la cuisine française bien évidemment. Après, si je peux rajouter un petit côté suisse, je ne me gêne pas."
"Ca peut être le fromage, la crème, de la saucisse aux choux, qui se rapproche un peu de la saucisse de Morteau, les cardons", détaille le natif de Genève, qui vit en Suisse avec son épouse, la journaliste Marion Jollès, et leurs trois enfants.
'Je déteste ne pas réussir'
C'est d'ailleurs avec elle, qui lui a "piqué un peu les fourneaux récemment à la maison à cause de tous les déplacements", que le pilote a écrit son livre de recettes, publié en octobre 2017.
L'inspiration lui vient aussi de ses voyages de circuit en circuit. "On a la chance d'aller dans plein de pays, de découvrir plein de cultures et plein de goûts, assure-t-il. Quand on est en Asie, aux Etats-Unis, au Mexique, ce sont des cuisines extrêmement différentes et ça apporte beaucoup de choses."
S'il mitonne des petits plats "pour partager" avec ses proches, le compétiteur en Romain Grosjean n'est jamais loin.
"Je déteste ne pas réussir quelque chose, confie le pilote Haas. Un jour, j'ai fait une crème brûlée, elle n'a pas pris. Il m'a fallu quatre ans pour retenter parce que, quand je fais quelque chose, il faut que ça marche. Du premier coup de préférence".
Alors que les pilotes de F1 surveillent leur poids comme le lait sur le feu, une différence de dix kilos équivalant à 2/10 sur un tour, un amateur de cuisine est-il avantagé ou le contraire ?
"En étant Français, pas sûr, sourit Grosjean. On aime le bon vin, la bonne cuisine. C'est sûr qu'en termes d'apport nutritionnel, j'arrive à tout trouver, mais on aime le pain et le beurre aussi et ça c'est une catastrophe !"
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