Ces milliers de Honduriens, qui fuient la violence et la misère dans leur pays, sont partis à l'aube de cette localité de l'Etat du Chiapas (sud) en direction de Pijijiapan, une ville de 50.000 habitants, située à environ sept heures de marche.
La "caravane" doit encore parcourir plus de 3.000 km pour atteindre la frontière des Etats-Unis, ce qui devrait lui prendre environ un mois et demi, selon leurs calculs.
La majorité des migrants progressent à pied sur un trajet qui longe la côte Pacifique mexicaine, certains portant des enfants sur les épaules, quelques-uns même en chaise roulante. Quand ils le peuvent, certains migrants montent sur des camions ou des motos-taxis pour s'épargner quelques kilomètres d'efforts.
"J'ai besoin de me faire opérer, je veux le faire aux Etats-Unis car dans mon pays personne ne m'aide", confie Sergio Caceres, 40 ans, dans une chaise roulante que pousse un ami rencontré dans la caravane. Il espère retrouver de l'autre côté de la frontière deux soeurs qui lui envoient régulièrement de l'argent pour subsister.
L'ONU estime qu'environ 7.000 personnes font partie de la caravane qui a quitté le 13 octobre le Honduras. Les migrants progressent en masse pour des raisons de sécurité sur un périple qu'ils savent dangereux.
"Nous voulons arriver sains et saufs. Nous savons que ce pays est dangereux, mais au Honduras, c'est encore pire, ils tuent pour rien", explique José Anibal Mejia, 27 ans, tout en avançant sur la route avec sa fille de huit ans.
"Tous les Honduriens qui sont ici veulent vivre le rêve américain", dit-il.
Lui et sa famille travaillaient dans une plantation de café au Honduras. Mais l'entreprise a fait faillite à la suite de la destruction d'une récolte par un parasite, ce qui les a poussés à partir.
"plusieurs centaines" de militaires américains
En pleine campagne pour les élections législatives de mi-mandat, le président américain Donald Trump tempête depuis plusieurs jours contre ces migrants, dénonçant un "assaut".
Le Pentagone doit déployer "plusieurs centaines" de militaires à la frontière avec le Mexique, pour apporter un soutien logistique, a indiqué jeudi à l'AFP un responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Le président américain Donald Trump avait déclaré lundi avoir "alerté" l'armée et les garde-frontières avant l'arrivée de la "caravane" de migrants, une urgence "nationale" selon lui, et menacé de couper les aides versées aux pays d'Amérique centrale qui n'ont pas bloqué ces migrants.
Les autorités mexicaines, elles, n'empêchent pas les migrants de progresser sur leur territoire. Sur différentes tronçons du trajet, ils ont été escortés par des policiers fédéraux et surveillés depuis des hélicoptères, sans toutefois que les forces de l'ordre ne tentent de les bloquer.
Selon le gouvernement mexicain, 1.743 personnes faisant partie de la caravane ont déposé une demande d'asile au cours des derniers jours.
Plus de 1.500 enfants sont présents dans la colonne, d'après les associations humanitaires.
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